Congo-Kinshasa: Halte à la brouille au sein de la Justice Congolaise, Constant Mutamba-Magistrats - Dieudonné Kamuleta appelle à l'apaisement !

Le Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, Dieudonné Kamuleta Badibanga a interpellé, mercredi 21 août 2024 dans la salle d'audience de la Cour Constitutionnelle, les magistrats du pays à travers leurs syndicats, au total au nombre de six reconnus par l'Etat congolais. Sur un ton posé et ferme, le Président du Conseil Supérieur de la Magistrature a, de manière sévère, recadré l'approche des magistrats syndicalistes dans leurs démarches, tout en fustigeant l'usage des réseaux sociaux.

Taire le tollé répandu dans les réseaux sociaux sur un présumé bras d'honneur des magistrats à l'encontre du ministre d'État en charge de la Justice, assurer et remettre sur le droit chemin, sur la voie de la tempérance et de la rationalité, le président du Conseil supérieur de la magistrature, Dieudonné Kamuleta Badibanga, en bon père de famille, s'y est employé, avec brio, mercredi 21 août 2024, dans la salle d'audience de la Cour constitutionnelle, au cours de son entretien avec cinq de six syndicats de la magistrature dont le Synamac.

«Faisons-en sorte que ce qui s'est fait ne se reproduise plus. Et c'est le président du CSM qui vous parle ! « , dixit d'un ton posé mais ferme, Dieudonné Kamuleta Badibanga. Et de poursuivre, » l'image publique que nous avons, ce dernier temps, risque de faire croire à une lecture qui n'est pas correcte de ce que nous sommes.

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Je vous rappelle que vous êtes d'abord magistrats ! Vous êtes membres d'un pouvoir. Ce qui fait que votre action syndicale doit se démarquer, doit montrer réellement que dans vos revendications que vous tenez compte que vous êtes des femmes et des hommes d'État!".

Le numéro un du CSM et, de surcroît de la Cour constitutionnelle, a fait part de sa désapprobation aux syndicats des magistrats du fait que « l'opinion qui se dégage maintenant, déclare Dieudonné Kamuleta, parce qu'on m'appelle de toutes parts, et je prends le langage de la rue : Est qu'il y a un bras de fer entre le ministre d'État et les magistrats. Et cette image ne peut pas être acceptée. J'espère que nous sommes tous d'accord ».

Et le président du CSM d'exhorter les syndicalistes en ces termes,» Y-a-t-il des problèmes à régler ? Vous connaissez la procédure. Allez vers l'autorité concernée parce que vous le faites déjà avec moi. » Et Dieudonné Kamuleta de poursuivre, « on sent que le corps a été visé, quoi de plus légitime de faire un pas vers l'autorité qui aurait touché, piétiné le prestige si c'est de cela qu'il s'agit.

N'oublions pas que, de fois, un mot peut être sujet à l'incompréhension et faire croire à l'inimitié, à un problème là où il n'y en a pas ? En tant que magistrats et syndicalistes, abstenez-vous de toute prise de position qui engage la magistrature. Abstenez-vous des réseaux sociaux, vous n'êtes pas n'importe qui. Moi-même je n'ai aucun compte ni X (twitter) ni Facebook ni, ni. Je n'en ai jamais eu. Ne vous laissez pas emballer par n'importe quoi.

Les magistrats, vous n'êtes pas n'importe qui! Entre le CSM et le ministère de la Justice, il n'y a jamais eu et il n'y aura jamais de mur. Nous sommes les mamelles d'un seul corps", a-t-il martelé. Ce, avant de revenir à la charge : "Vous, non seulement en tant que magistrats mais surtout syndicalistes, vous devez collaborer avec le ministère de la Justice.

Vous rentrez dans ses compétences, quoi de plus normal de voir la tutelle pour des points qui ne concernent pas le fonctionnement de vos juridictions mais plutôt la sphère syndicale. Vous devez aussi savoir, même dans vos ressorts, entre les hommes, il peut y avoir un problème. Ce qui donne de la hauteur, c'est la façon avec laquelle nous pouvons faire face à ce problème. S'il y a des problèmes, venez voir l'autorité.

Retournons aux fondamentaux et ne perdons pas le temps à nous détourner de l'essentiel. Que ce soit le ministre de la Justice, que ce soit le CSM ou n'importe quelle institution, tous travaillent selon la vision qui a été impulsée par le chef de l'Etat, magistrat suprême. Rendez-vous compte qu'il n'y a aucune institution isolée qui peut l'accomplir seule".

Il y a lieu de rappeler que dans son exorde, son apodose, le président du CSM s'est engagé à poser les jalons d'un dialogue permanent avec la mouvance syndicale des magistrats.

"En principe, a confié Dieudonné Kamuleta Badibanga, on devrait avoir un jour où le Bureau représenté par ma personne pourrait entrer en connaissance non seulement de tous les syndicats des magistrats mais aussi passer en revue tous les problèmes qui concernent le corps ».

Le malentendu entre le Ministère de la Justice et les Syndicats des magistrats

Après avoir interpellé les syndicats des magistrats la veille, le Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, Dieudonné Kamuleta Badibanga a convoqué d'urgence une réunion de son institution à laquelle il a associé le Ministre d'Etat en charge de la justice et garde des Sceaux Constant Mutamba. Au menu de cette rencontre : le malentendu entre le Ministère de la Justice et les Syndicats des magistrats.

Mais, juste après, appelé à d'autres urgences d'Etat, le Président du CSM a instruit la séance avant de céder sa direction au Premier Vice-président, Jean-Paul Mukolo Nkokesha, le Procureur Général près la Cour Constitutionnelle.

"C'était une réunion de concertation évidemment pour aborder toutes les questions qui ont défrayé la chronique les 3 derniers jours. Et nous avons arrondi les angles, nous nous sommes accordés que nous devons tous nous inscrire dans la droite ligne des réformes voulues par son Excellence Monsieur le Président de la République qui veut que notre appareil judiciaire soit systématiquement reformé pour que la justice soit réellement rendue en faveur du peuple congolais", a indiqué le Ministre d'Etat, Ministre de la Justice, Constant Mutamba. Avant d'ajouter qu"'Il n'y a pas de problème entre le Ministre d'Etat, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux et les membres du Conseil Supérieur de la Magistrature et les magistrats, en général. Il y avait évidemment quelques malentendus.

Donc, il était question de pouvoir faire l'état des lieux de l'appareil judiciaire. Nous avons épinglé la nécessité qu'il y a d'opérer des réformes qui vont dans le sens de lutter drastiquement contre la délinquance économique et financière.

Et c'est sur ça que nous avons travaillé et nous nous sommes accordés que cela se fera désormais dans un climat d'harmonie parfaite et qu'à partir de ce jour, il n'y aura pas de déclarations que ce soit de la part des syndicalistes, que ce soit de la part des membres du cabinet du Ministre d'Etat, Ministre de la Justice. Désormais, toutes les questions qui concernent l'appareil judiciaire passeront dans ce cadre de concertation".

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