Congo-Brazzaville: Quand la directive « Un parlementaire, un champ » lambine !

Et pourtant le parlementaire à travers ses activités agro-pastorales et/ou halieutiques peut aussi participer à la lutte contre la vie chère, autrement dit à la lutte contre la tension du panier de la ménagère.

Quand cette directive avait été annoncée il y a de cela six ans révolus, les parlementaires eux-mêmes étaient les premiers à l'accueillir avec enthousiasme. Mais elle est restée lettre morte sur le terrain. Ce souhait ne semble pas jusqu'alors prendre de l'envol, car le constat fait sur le terrain est que nombreux sont des parlementaires, c'est-à-dire des honorables députés et des vénérables sénateurs qui n'ont pas encore dans leurs circonscriptions électorales respectives des champs ou quelques aires pastorales et encore moins des étangs pour des activités halieutiques. La mise en exécution de cette directive peut participer à la fois à l'échelle locale et nationale à l'abondance sur nos marchés domaniaux des denrées alimentaires de toute nature.

Non seulement quand elle est exécutée, ladite initiative alimente nos marchés en denrées alimentaires, mais elle participera tant soit peu à la résolution de la problématique de la question d'emplois des jeunes, car dans ces champs et étangs sera embauchée une main-d'oeuvre locale jeune. Non, nous ne disons pas ici que les parlementaires doivent tourner le dos à leurs rôles régaliens, notamment le contrôle de l'action gouvernementale et le vote des lois, mais à côté de ces rôles cardinaux qu'il soit « greffé » celui de la production agro-pastorale et halieutique. Ce sera une très bonne « valeur ajoutée ».

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Il est quand même honteux de voir un parlementaire lors de sa descente dans sa circonscription emmener avec lui des denrées et provisions achetées depuis Brazzaville ou Pointe-Noire, alors que sa circonscription électorale possède des eaux, forêts et terres où peuvent se réaliser des activités productrices desdites provisions. Et quand un parlementaire descend dans l'un des marchés domaniaux de sa circonscription, il ne trouve ni légumes, ni poissons, ni fruits et ni produits d'élevage. C'est écoeurant tout cela.

Pour se rendre compte que les parlementaires n'ont pas encore du tout accepté volontiers cette initiative d' « un parlementaire un champ », essayez de tirer au hasard un échantillon de 13 parlementaires et posez leur la question suivante : « Aviez-vous déjà quelques activités agro-pastorales ou halieutiques dans vos circonscriptions électorales ? ». Réponse : sans le moindre risque de nous tromper, la majorité dira : « Pas encore », puisque le constat est fait par le commun des mortels chaque jour qui passe.

Pire encore, ces mêmes parlementaires brillent par la remise des enveloppes à certaines tierces, « gestes, combien salutaires », mais ces sommes d'argent ne résisteront pas devant la cherté de la vie dans nos marchés qui souffrent d'un déficit criant et inconcevable des produits alimentaires et c'est le panier de la ménagère qui paie le lourd tribut. Et pourtant avec ces sommes d'argent, ces parlementaires pouvaient organiser des jeunes en groupements coopératifs et leur offrir du matériel de pêche, de chasse, d'agriculture ou d'élevage pour qu'ils s'auto-insèrent économiquement.

A quand donc la mise en exécution par les parlementaires de la directive : « Un parlementaire, un champ » ? En réalité, à chaque descente parlementaire, ces derniers en plus de la restitution des conclusions et recommandations issues de certaines plénières auprès de leurs mandants devraient aussi visiter leurs étangs, champs, cheptels de bovins ou ovins et autres afin d'abonder des marchés locaux et nationaux en produits alimentaires.

A dire vrai, le peuple attend de voir ce souhait se traduire en réalité.

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