Le respect des droits humains est fondamental pour le vivre ensemble d'une nation. En tant qu'ancien secrétaire général de la branche locale d'Amnesty International et actuel secrétaire général de la Mauritius Middle Temple Association, Me Olivier Barbe, a tenu, lors d'une conférence de presse, la semaine dernière, à partager sa perspective sur l'importance de promouvoir une culture des droits humains à Maurice.
Pour lui, les droits humains ne sont pas une simple abstraction. Ils constituent les normes essentielles qui reconnaissent et protègent la dignité de tous les individus. «Ils définissent la manière dont nous devons vivre ensemble en société, régissent les relations entre les citoyens et le gouvernement et précisent les obligations des autorités envers les citoyens. Pour garantir un vivre ensemble harmonieux, il est impératif que Maurice développe une culture des droits humains robuste et enracinée.»
Un ministère nécessaire
Pour affirmer notre engagement envers les droits humains, a-t-il souligné, il est souhaitable que le prochain gouvernement institue un ministère des Droits humains. «Ce ministère serait chargé de veiller à la mise en oeuvre et au respect des normes internationales des droits humains, ainsi que de coordonner les efforts de sensibilisation et de protection dans ce domaine. Une telle structure permettrait de donner une impulsion significative à la politique des droits humains au niveau national.»
Une réforme de l'éducation essentielle
La promotion des droits humains commence par l'éducation. «Le pas essentiel est la réforme de notre système éducatif pour intégrer l'enseignement des droits humains dans le cursus scolaire. Une réforme éducative en ce sens sensibilisera les jeunes générations à ces principes fondamentaux, leur inculquant les valeurs de respect, d'égalité et de justice dès le plus jeune âge. Cette approche préventive est essentielle pour construire une société informée et respectueuse des droits de chacun.»
Me Barbe va plus loin pour demander la création d'un centre des droits humains, qui, selon lui, serait un lieu dédié à la promotion et à la protection des droits humains. «Ce centre pourrait abriter des institutions clés telles que la Human Rights Commission, l'Equal Opportunities Commission, le médiateur pour les enfants, et l'Independant Police Complaints Commission, entre autres. Il serait également doté d'un département spécifiquement consacré à l'éducation des droits humains.»
Estimant que les droits humains ne devraient jamais être considérés comme une simple parenthèse dans notre société mais qu'ils doivent être perpétuellement défendus et protégés comme une plante fragile mais précieuse, Me Barbe soutient que chaque génération doit s'engager activement pour que ces droits ne s'érodent pas par l'inaction ou l'indifférence.