Mali: Etat de catastrophe nationale au pays - Goïta vend sa maladie pour y trouver un remède

Photo d'inondation en Afrique (Illustration)

L'état de catastrophe nationale a donc fini par être décrété. Ainsi en ont décidé les autorités maliennes le 23 août 2024 à l'issue d'un Conseil extraordinaire des ministres consacré aux pluies diluviennes qui s'abattent sur ce territoire avec toutes les conséquences qu'on peut imaginer.

Il faut dire que tout le Mali a les pieds dans l'eau.

Selon les chiffres officiels dudit Conseil des ministres, depuis le début de l'hivernage jusqu'à la date du 22 août, 122 cas d'inondations ont été recensés dans 17 régions sur les 19 que compte le pays ainsi que dans le district de Bamako. Une situation qui a causé plus de 47 000 sinistrés et occasionné une trentaine de décès. De Ségou à Kita en passant par Gao, Bamako, Koutiala, Koulikoro, Kayes et San, les eaux de pluies ont fait parler d'elles.

Une véritable catastrophe humanitaire qui vient s'ajouter au drame sécuritaire dans lequel le pays est plongé depuis une douzaine d'années.

Dans l'immédiat, il va falloir reloger la dizaine de millions de sans-abris, leur offrir le couvert et des soins de santé, sans oublier la protection contre les risques de maladies telles que le choléra. Même si Assimi Goïta ne le dit pas explicitement, en prenant cette mesure, c'est aussi un appel à l'aide internationale qu'il lance.

Un adage africain ne dit-il pas qu'il faut vendre sa maladie pour espérer y trouver un remède ? En réalité, ce qui se passe au Mali est commun à d'autres Etats de la sous-région sahélo-saharienne à l'image du Burkina Faso, du Tchad et du Niger. Le dernier pays cité, frappé aussi par des pluies diluviennes enregistre 27 personnes mortes, 23 blessés et 10 655 sinistrés, selon les données de la direction générale de la Protection civile à Niamey.

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Au Burkina Faso, même si on n'a pas encore déploré de perte en vie humaine, les déluges successifs qui s'abattent sur de nombreuses régions ont causé des dégâts matériels, touchant notamment des ouvrages comme des ponts, à telle enseigne que la route nationale qui relie Ouagadougou à Bobo-Dioulasso a été fermée au trafic. Une situation qui oblige les usagers à passer par Dédougou pour rallier la ville de Sya, avec tous les désagréments y afférents.

En réalité, ce qui se passe au Burkina Faso n'a rien de surprenant dans la mesure où bien avant le début de la saison des pluies, l'Agence nationale de la météorologie (ANAM) avait annoncé de fortes pluies et prédit des inondations.

Ces pluies diluviennes qui déferlent un peu partout sont l'une des conséquences visibles du changement climatique, auquel l'être humain n'est pas étranger. La déforestation, la pollution qui fragilise la couche d'ozone, ainsi que le mode de vie des terriens qui creusent, sans le savoir, leur propre tombe, sont en effet autant d'actions anthropiques qui aggravent la situation.

Et que dire de l'incivisme qui sévit dans de nombreuses villes africaines comme Ouagadougou où les caniveaux, quand ils existent, servent de dépotoirs aux populations qui y déversent toutes sortes de détritus ?

C'est dire donc que ces inondations sont presque le miroir de notre mode de vie, dans lequel on se noie littéralement.

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