Au Mozambique, la campagne pour les élections générales du 9 octobre s'est ouverte hier, samedi 24 août. Le parti au pouvoir depuis l'indépendance de 1975, le Frelimo, affrontera notamment la Renamo, principale formation d'opposition issue d'une ancienne rébellion anti-communiste. Mais c'est une troisième candidature indépendante, celle de Venâncio Mondlane, qui pourrait créer la surprise. Les inégalités et la gestion du conflit au Cabo Delgado devraient être au coeur des débats. Ce qui est sûr, c'est que les Mozambicains auront un nouveau président dans quelques semaines.
Filipe Nyusi, au pouvoir depuis 2015, ne peut pas se représenter. C'est donc Daniel Chapo qui portera les couleurs du parti présidentiel Frelimo lors du scrutin du 9 octobre. Ce jour-là, les Mozambicains éliront également leurs parlementaires et les représentants des autorités provinciales. Ces élections générales s'annoncent « disputées » selon le professeur d'histoire africaine Éric Morier-Genoud. En effet, la Renamo avait obtenu de bons scores lors des scrutins locaux l'an dernier.
Le troisième homme
C'est le chef du parti d'opposition historique, Ossufo Momade, qui en portera les couleurs. Mais un troisième homme est aussi dans la course : Venâncio Mondlane, qui incarne l'espoir d'un changement de régime pourrait « créer la surprise », selon Éric Morier-Genoud. Son discours contre la corruption et les fraudes porte au sein de la population, qui avait manifesté en masse, à son initiative, à la suite des élections locales de 2023.
Les inégalités se creusent
Parmi les thèmes de campagne, le conflit au Cabo Delgado. Alors que le Frelimo a toujours refusé de négocier avec les groupes jihadistes, l'opposition se dit favorable à des discussions et insiste sur la prise en compte des causes sociales de l'insurrection. La question des salaires et du coût de la vie devraient aussi être au coeur des débats, alors qu'au Mozambique, les inégalités se creusent entre les populations rurales et les élites urbaines.