Les organisations de la société civile togolaises se sont indignées de l'arrestation du militant béninois Steve Amoussou, à Lomé, début août puis extradé au Bénin, dans un communiqué diffusé, samedi 24 août. Le cyber-activiste, surnommé « Frère Hounvi », qui critiquait les autorités béninoises tous les vendredis via des audios diffusés sur les réseaux sociaux, sera jugé le 7 octobre prochain, à Cotonou.
Steve Amoussou est poursuivi pour « provocation directe à la rébellion, initiation et publication de fausses nouvelles sur les réseaux sociaux et harcèlement par voie électronique ».
Joint par RFI, Monzolouwè Atcholi Kao, défenseur des droits de l'homme au Togo, mais aussi président de l'Association des victimes de la torture au Togo (ASVITTO) et membre du groupe des onze organisations signataires du communiqué, s'indigne face à cette façon de faire des autorités togolaises.
« Grave violation des règles »
« Nous avons, dit-il, d'abord été surpris d'apprendre, sur les réseaux sociaux, l'arrestation de l'activiste béninois qui était en exil dans notre pays, au Togo. Il a été interpellé manu militari par des individus inconnus. Il a été ensuite rendu à la police béninoise et nous pensons que cette façon de faire est une grave violation des règles qui régissent les conditions d'interpellation dans notre pays. Cela viole tout ce qu'il y a comme convention internationale pour la protection des exilés politiques. Et donc nous demandons aux autorités togolaises de donner des explications. Nous attendons véritablement des explications.
« Aujourd'hui, le Togo compte plus de 93 prisonniers politiques. Toutes ces personnes ont été interpellées dans des conditions qui ne respectent pas les règles de droit. C'est très inquiétant et nous ne pouvons pas nous taire devant cette situation », conclut-il.