Depuis samedi, la scène politique togolaise est secouée par un événement inédit qui a vu la tenue, en une seule journée, de deux congrès électifs distincts au sein du même parti politique, le Nouvel Engagement Togolais (NET).
Ce parti, autrefois uni sous la direction de l'ancien officier de l'armée togolaise Gerry Taama, est désormais fracturé en deux factions rivales, chacune ayant élu son propre président et son bureau politique.
D'un côté, Ismaël Tanko, un entrepreneur, a été élu nouveau président du NET lors d'un congrès soutenu par Gerry Taama, qui a depuis lors pris le titre de président d'honneur. Tanko a affirmé sa volonté de travailler pour regagner la confiance des Togolais, renforcer les structures organisationnelles du parti, et poursuivre la vision originelle du NET, celle de parvenir au pouvoir. «
Mon chantier sera de travailler pour gagner la confiance des Togolais, renforcer les structures organisationnelles du parti et enfin d'aller vers la vision de notre formation politique, celle d'accéder au pouvoir », a-t-il déclaré lors de son discours inaugural.
De l'autre côté, Jules Amim, soutenu par une faction dissidente du parti, a également été élu président au cours d'un congrès séparé. Opposé aux orientations politiques et idéologiques de Gerry Taama, Amim propose une approche différente, axée sur la réponse aux défis sécuritaires pressants du Togo, notamment la menace terroriste.
« Notre pays est confronté à d'autres dangers plus graves encore, cette menace terroriste qui nous hante. Ce péril djihadiste exige le rassemblement de toutes les bonnes volontés. Il impose le dépassement et l'unité », a-t-il déclaré, soulignant l'importance de l'unité nationale et de la réconciliation comme fondements de la stabilité politique.
Cette scission au sein du NET soulève de nombreuses questions sur l'avenir du parti, qui avait jusqu'à présent joué un rôle notable sur la scène politique togolaise. Avec deux présidents élus et deux visions concurrentes, le parti risque de perdre en cohésion et en influence, à moins qu'une solution ne soit trouvée pour réconcilier les deux factions.
Certains observateurs politiques estiment qu'une intervention judiciaire pourrait être nécessaire pour départager les deux camps et déterminer lequel des deux présidents sera légitimement reconnu. Quoi qu'il en soit, cette division interne reflète les tensions profondes qui existent au sein du NET et pose un défi majeur à sa survie en tant qu'acteur politique unifié au Togo.