Selon les informations de VOA, la plupart des victimes sont des civils. Il s'agit de villageois que l'armée a mobilisé samedi matin pour creuser des tranchées afin de protéger le village contre d'éventuelles attaques terroristes. Les travaux ont commencé sous bonne garde de l'armée dans la matinée, selon des habitants dans la région.
Et quelques instants après, plus d'une centaine d'hommes armés sont arrivés et ont ouvert le feu sur les villageois, selon des sources concordantes. La plupart des victimes auraient été abattues dans les tranchées qu'ils creusaient. Ce que semble confirmer une vidéo qui a largement circulé sur les réseaux sociaux, et montrant des dizaines de corps dans les tranchées. Le gouvernement n'a pas donné de bilan.
"Nous ne connaissons pas encore le nombre de morts", a dit dimanche soir Siaka Coulibaly, un conseiller du Premier ministre, lors d'une émission spéciale sur le drame de Barsalogho.
"Ça peut ne pas atteindre les chiffres qui circulent", a t-il soutenu, ajoutant que "certainement, ca sera important."
Une source médicale à l'hôpital de Kaya, ville située à une trentaine de km de Barsalogho, où la plupart des blessés ont étés evacués, a fait état de 169 personnes blessées. Dans une note de service dimanche, consultée par VOA Bambara, la directrice générale du centre hospitalier régional de Kaya, Safoura Yameogo Sawadogo, a invité l'ensemble du personnel des services de santé de la région à se présenter d'urgence au centre hospitalier suite, écrit-il, "à la survenue d'une urgence liée à un afflux massif de patients depuis la matinée du 24 aout, 2024".
Le gouvernement n'a pas non plus donné de détails sur ce qui s'est passé à Barsalogho. Mais une équipe gouvernementale composée, entre autres, des ministres de la Défense, de la Communication et de la Santé, s'est rendu dimanche au chevet des blessés à l'hôpital de Kaya.
Dans leur point de presse à la télévision nationale suite à cette "visite de solidarité" aux blessés, ils n'ont mentionné ni le bilan des morts, ni le nombre de blessés.
"C'est une triste période pour nous. On avait pensé que ces faits sont derrière nous. La réalité vient de montrer le contraire" a déploré Siaka Coulibaly, le conseiller du Premier ministre du Burkina sur la télévision nationale.