Congo-Kinshasa: «S'il y a autant de naufrages d'embarcations, c'est dû à l'irresponsabilité du gouvernement»

Au moins trente personnes sont mortes dans le naufrage d'une embarcation motorisée en bois surchargée, appelé baleinière, dans le sud-ouest de la République démocratique du Congo (RDC), dans la nuit du 17 au 18 août 2024. Près d'une semaine plus tard, l'ex-député d'opposition de la province de Mai-Ndombe, Willy Bolio, ne décolère pas. Il estime que l'État est pleinement responsable de ce type de drame : « C'est lui qui donne les autorisations à toutes ces embarcations qui ne naviguent pas dans de bonnes conditions. »

Une semaine après le naufrage sur la rivière Lukenie, dans le sud-ouest de la République démocratique du Congo (RDC), seuls trente corps ont été repêchés. Parmi les 300 passagers, seuls quelques dizaines font partie des rescapés. Des arrestations ont été opérées parmi les autorités du transport fluvial.

Le gouvernement a abordé la question laconiquement lors du Conseil des ministres du 23 août 2024. Aucun deuil national n'a été décrété. Ce qui a provoqué la colère de l'ex-député d'opposition de la province de Mai-Ndombe, Willy Bolio.

« L'État doit mettre en place des bateaux pour la navigation »

Il affirme que l'État est responsable de tous les drames sur les cours d'eau : « Il n'y a rien qui se fait. Le gouvernement se limite à constater. Et s'il y a autant de naufrages, c'est l'irresponsabilité du gouvernement. Il n'y a pas de moyens de transports en commun pour pouvoir déplacer les personnes et leurs biens. »

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« Vous pouvez imaginer qu'aujourd'hui, il n'y a pas de balises le long du fleuve Congo et sur [les rivières, NDLR] Lukenie et Kasaï ? Il n'y a pas de balises, insiste-t-il au micro de notre correspondant à Kinshasa, Pascal Mulegwa. S'ils cherchent à faire arrêter certaines personnes, c'est un faux fuyant. Mais, sinon, la vérité est que l'État est responsable de ces aventures ».

Willy Bolio souligne : « L'État doit mettre en place des bateaux pour la navigation. On en avait et ce n'est pas pour rien. On avait la société qu'on appelait Onatra [l'Office national des transports, rebaptisé Société commerciale des transports et des ports en 2011, NDLR]. Je ne sais pas ce qu'elle est devenue. Donc, c'est l'État qui donne les autorisations à toutes ces embarcations qui ne naviguent pas dans de bonnes conditions. On a interdit la navigation nocturne. Mais on le constate : vous allez voir les embarcations qui vont quitter Kinshasa la nuit, le chef-lieu des institutions où se trouvent et le ministre titulaire des Transports et le président de la République et la Première ministre. »

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