Dakar — La ministre sénégalaise de l'Intégration africaine et des Affaires étrangères, Yassine Fall, a assuré les autorités japonaises de l'intention de leurs homologues du Sénégal de renforcer les relations entre les deux pays en privilégiant la coopération économique, l'expansion du secteur privé notamment.
La participation du Sénégal à l'exposition Osaka-Kansai, prévue l'année prochaine au Japon, sera un pas de plus vers la matérialisation de cette ambition, selon le site Internet du ministère japonais des Affaires étrangères. Yassine Fall et son homologue du Japon, Kamikawa Yoko, ont pris part à une réunion ministérielle de la neuvième TICAD, la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique.
L'exposition Osaka-Kansai, dont le thème est "concevoir la société du futur, imaginer notre vie de demain", sera l'occasion d"'inviter les individus à réfléchir à la vie qu'ils veulent mener". Elle va contribuer à la "création [...] d'une société durable, qui soutient les individus dans leurs aspirations".
En prélude à cette exposition et à la neuvième TICAD prévue en août 2025 à Yokohama, Yassine Fall s'est entretenue avec Kamikawa Yoko, samedi, à Tokyo. Elle a également pris part à une rencontre consacrée à la coopération économique entre le Japon et l'Afrique. Des panels par visioconférence sur les start-ups japonaises et africaines, l'environnement des affaires dans les pays africains et d'autres sujets se sont déroulés en marge de la conférence ministérielle.
"Le Japon et le Sénégal partagent des valeurs et des principes fondamentaux, tels que la démocratie et l'État de droit", a dit Kamikawa Yoko. "Le Japon souhaite approfondir ses relations en tant que partenaire stratégique important avec le Sénégal, où la démocratie s'est enracinée et sert de force stabilisatrice de la région", a ajouté Mme Yoko.
Les deux ministres ont exprimé la volonté de renforcer la coopération sénégalo-nippone dans plusieurs domaines, dont la culture et les sports. Des ministres de pays africains, des représentants de l'Union africaine, des officiels et des chefs d'entreprise japonais, ainsi que des représentants d'institutions financières multilatérales ont pris part aux panels en visioconférence consacrés aux investissements japonais en Afrique et à d'autres sujets économiques, à l'occasion de la réunion ministérielle de la TICAD.
Hassatou Diop N'Sele, la directrice financière de la Banque africaine de développement, a insisté sur la nécessaire amélioration des transports et l'accès de tous les Africains à Internet et à l'électricité. C'est le socle du développement, a-t-elle laissé entendre en intervenant aux panels, tout en saluant les débuts de la construction d'une zone de libre-échange africaine.
"La zone de libre-échange est en train de se construire", a noté avec satisfaction Jerry Oche, le fondateur et directeur général de Zowasel, une entreprise d'agritech opérant au Kenya, au Nigeria et en Tanzanie. "Nous sommes tous conscients des opportunités qui existent un peu partout en Afrique. Plus il y a des investissements publics et privés, plus il faudra approfondir les relations" entre l'Afrique et le Japon", a résumé le journaliste Kiyoshi Ando, modérateur de l'un des panels.
Le Zambien Albert Muchanga, commissaire chargé du commerce et de l'industrie à la Commission de l'Union africaine, dit être "très heureux" de constater "autant d'intérêt" du Japon pour l'Afrique. "L'information ne circule pas" en Afrique, a-t-il toutefois relevé en parlant des opportunités d'investissement dans le continent. "Il faut collecter des informations dans tous les États membres de l'Union africaine."
Les gouvernements africains ne prennent pas souvent des mesures permettant aux start-ups de se développer, a signalé M. Muchanga. "Il faut que les gouvernements mettent de l'argent sur la table pour financer les start-ups en leur accordant des prêts sans intérêt", a-t-il plaidé en préconisant la création d'un "dispositif permanent" chargé des start-ups au sein de la Commission de l'Union africaine.