Madagascar: Le coût du parapluie

Cela n'a rien de drôle. C'est juste la parodie d'un film célèbre de 1980 réalisé par Gérard Oury avec l'extravagant Pierre Richard. L'histoire non plus n'a rien à voir avec celle du film. Pour la simple raison que les pluies en question ressemblent plutôt à une série qu'à un film.

Eh oui, le recours à des pluies artificielles est devenu récurrent chaque année depuis plusieurs décennies. Pour alléger un tant soit peu le délestage qui paralyse actuellement les activités économiques et chamboule complètement la vie sociale, la Jirama procède à la création de pluies artificielles. Une opération assez coûteuse puisqu'il faut quatre tournées d'avion pour un total de 75 millions d'ariary.

Une procédure difficile avec l'utilisation de produits assez chers comme la neige carbonique et l'iodure d'argent pour la première phase et la chlorure de sodium pour transformer les nuages en gouttelettes. Mais les résultats ne sont pas tout le temps garantis étant donné qu'il faut des conditions de température et de pression appropriées pour que l'opération réussisse.

Ce qui n'est pas trop le cas actuellement. C'est d'autant plus aléatoire qu'il faut un certain niveau de pluviométrie pour que le niveau d'Andekaleka monte et permette aux turbines de tourner à plein régime. Autrement dit, il faut au moins 4 à 7 mm de pluie en une heure pendant plusieurs heures et durant quelques jours pour que le barrage d'Andekaleka se remplisse. C'est loin d'être évident.

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Il faut ainsi beaucoup d'argent pour maintenir le niveau de l'eau et éviter le délestage infernal à la même période de l'année.

On se demande donc qu'est-ce qui est plus rationnel pour la Jirama, recourir aux pluies artificielles ou rester avec les centrales thermiques dont la mise en marche nécessite 450 000 litres de fuel par jour.

La situation ressemble à un cul de sac. Cela fait au moins vingt ans qu'on lutte contre le délestage et qu'on annonce l'imminence de la fin du calvaire. Rien n'y fit. Les promesses le disputent au report de l'échéance. Maintenant il n'y a plus de visibilité. Aucune date n'a été prévue pour la fin du délestage. Tout le monde est contraint de naviguer à vue au gré des coupures de l'électricité avec en prime les coupures d'eau.

Et la galère risque de s'éterniser puisque les travaux de construction de nouvelles centrales électriques et d'énergies renouvelables n'ont pas encore commencé. En attendant, il faut ronger son frein et s'armer davantage de patience et d'espoir.

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