Tunisie: Le président évoque la «sûreté nationale» pour justifier le vaste remaniement du gouvernement

En Tunisie, Kaïs Saïed a procédé à un remaniement d'envergure à six semaines de la présidentielle : 22 ministres sur les 30 que comptait son gouvernement ont été remplacés. Alors que la démarche interroge, le président tunisien, peu habitué à justifier ses décisions, a pris la parole le 25 août 2024 pour expliquer son choix qu'il a qualifié d'« indispensable ».

Droit, visage fermé, Kaïs Saïed accueille un à un ses nouveaux ministres qui prêtent serment sur le Coran. C'est d'ailleurs à l'aide d'un discours émaillé de sourates et de citations que le président tunisien a justifié son choix de se séparer de la majeure partie de son exécutif.

Kaïs Saïed, qui n'a jamais caché se sentir investi d'une mission divine, a rappelé que le pouvoir est exercé en Tunisie par le président de la République et que le gouvernement est là pour l'« assister ». Le remaniement ministériel était, toujours selon lui, une nécessité pour assurer ce qu'il appelle la « sûreté nationale ». Sans donner plus de détails, il a évoqué des « centres de pouvoir » au sein même de l'appareil d'État tunisien auquel il fallait mettre un terme.

À noter que parmi les ministres remerciés, on compte ceux de la Défense et des Affaires étrangères.

Un bain de foule dans une région déshéritée de la Tunisie

Manifestement décidé à réaffirmer son pouvoir à quelques semaines de la présidentielle, le maître de Carthage s'est ensuite rendu dans des régions déshéritées du nord-ouest du pays. Un bain de foule capturé par les équipes de la présidence dans lequel on le voit aller au contact de citoyens et les assurer de sa volonté d'améliorer leurs conditions de vie.

Un déplacement présidentiel aux airs de campagne électorale alors que la Tunisie s'achemine vers un scrutin présidentiel le 6 octobre prochain. Pour afficher ce contenu Facebook, il est nécessaire d'autoriser les cookies de mesure d'audience et de publicité.

Accepter Gérer mes choix À ce jour, seules deux candidatures ont été validées face à celle de Kaïs Saïed : celle de Ayachi Zammel, un industriel quadragénaire chef d'un parti libéral, et celle de Zouhair Maghzaoui, un ex-député de la gauche panarabe dont le parti a longtemps soutenu Kaïs Saïed avant de prendre quelques distances.

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