Invité de l'émission Objection d'hier dimanche, sur Sud Fm (radio privée) Ibrahima Kane, Chargé de programme à Open Society Initiative for Eastern Africa (OSIWA), impute à la CEDEAO l'entière responsabilité de la situation qui prévaut aujourd'hui, à son sein, avec le départ des trois pays notamment le Burkina Faso, le Mali et le Niger.
Le Chargé de programme à Open Society Initiative for Eastern Africa (OSIWA) fonde sa position sur l'exemple du Niger où les Chefs d'Etats au lieu de gérer une situation sécuritaire régionale, sont allés par les sentiments en affichant leur solidarité au président Bazoum.
La situation actuelle qui prévaut au sein de la communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) avec le départ en son sein de trois pays membres est de sa responsabilité entière, selon Ibrahima Kane, Chargé de programme à Open Society Initiative for Eastern Africa (OSIWA), qui était l'invité de l'émission Objection hier, dimanche 25 août sur les ondes de Sud Fm "Senradio" (privée). « La CEDEAO a une responsabilité entière dans ce qui lui est arrivé. Les trois situations ne sont pas les mêmes, mais les résultats sont pratiquement les mêmes », a affirmé l'invité de Baye Oumar Guèye.
Pour étayer sa position, M. Kane prend comme exemple le dernier cas impliquant les sanctions prises contre le Niger. « Un coup d'état survient au Niger, beaucoup de ces chefs d'Etats qui étaient amis avec Bazoum, plutôt que de gérer une réalité sous régionale sécuritaire et autres, sont allés par les sentiments », déplore l'invité de Objection qui se demande « Comment peut-on prendre une décision sans avoir entendu les militaires et savoir les raisons pour lesquelles ils ont pris le pouvoir ? » Une erreur, selon le chargé de programme Open Society Initiative for Eastern Africa (OSIWA de la part de tous les chefs d'Etats, à commencer par Tinubu qui est non seulement le président du Nigéria, mais celui du pays le plus puissant de la région.
C'est pourquoi, à son avis, « On devait écouter les Nigériens et puis, on devait sur la base de ce que le président du Niger aurait dit, voir quelles sont les mesures à prendre pour essayer de gérer la situation, ils ne l'ont pas fait. Ils ont pris les sanctions les plus extrêmes, alors que dans le texte de 2014 qui organise les sanctions au sein de la CEDEAO, on parle d'une graduation. »
L'invité de Baye Oumar Gueye a trouvé encore plus grave le fait que la commission de la CEDEAO n'ait pas eu cet activisme-là, lorsque les autres Etats membres ne respectaient pas les règles communautaires, citant en exemple les cas de la Guinée et de la Côte d'Ivoire où le premier selon lui avait énormément violé les règles de la communauté jusqu'à permettre à Alpha Condé de faire un troisième mandat/ Même chose, dit-il, pour Alassane Ouattara, qui a fait un quatrième mandat et cela n'a gêné personne. Pour lui, le fait d'avoir ciblé ces militaires-là, et d'avoir pris des sanctions contre la population, c'est imputable à la CEDEAO.
Il faut souligner que ces sanctions étaient vues comme un moyen d'arrêter une hémorragie, puisque les coups d'état étaient alors considérés par certains comme une épidémie. Cependant, M. Kane, lui, estime qu'on ne peut pas traiter les différentes maladies qui se présentent dans le corps de l'être humain de la même manière. A son avis, ce ne sont pas des sanctions, car pour lui, « ce qui s'est passé au Niger est différent de ce qui s'est passé au Burkina, qui est différent de ce qui s'est passé au Mali. Et donc, on doit traiter les dossiers au cas par cas. »
De la même manière, quand on applique des sanctions, il faut tenir compte d'un contexte, a estimé le chargé de programme à OSIWA qui indiquera que, « Le contexte est un contexte du Sahel central, qui est en crise sécuritaire, en crise alimentaire et puis en crise humanitaire. » Donc, s'interroge-t-il, « comment peut-on dans un contexte pareil prendre des mesures de cette nature ? »