Les géants de la mode et de la cosmétique se l'arrachent. Et pourtant, les huiles essentielles de Madagascar ne couvrent que 1,3% du marché mondial. Madagascar n'exporte qu'un infime volume d'huiles essentielles sur le marché mondial. Encore une grande marge de manœuvre pour les huiles essentielles et autres fragrances de la Grande Île. Selon une récente étude de la Banque mondiale, les huiles essentielles malgaches n'occupent encore qu'une place marginale sur le marché mondial.
Et pourtant, le secteur fait partie des plus importantes exportations agricoles du pays. Bien qu'un doux parfum de succès ait soufflé sur la filière ces dernières années, elle a encore un avenir devant elle.
Le groupement des exportateurs d'huiles essentielles estime que le chiffre d'affaires des exportations des huiles essentielles devrait augmenter progressivement dans les années à venir. Selon les prévisions du groupement, cette industrie devrait même dépasser le seuil du milliard de dollars et générer un million d'emplois d'ici à 2030. Toutefois, certaines Petites et moyennes entreprises (PME) rapportent certaines difficultés auxquelles elles doivent faire face. Parmi celles-ci, la complexité du cadre réglementaire régissant la filière.
Selon une étude de la Banque mondiale, « plus de 20% des PME considèrent que l'obtention de licences et de permis représente un obstacle majeur, bien au-dessus de la moyenne régionale », évoque cette institution financière. « Ce défi est particulièrement accentué dans les chaînes de valeur de l'agro-industrie, qui restent de loin le plus grand pourvoyeur d'emplois dans le pays, entravant considérablement le développement de l'île », ajoute-t-on.
Refonte
Des constats de la Banque mondiale, ainsi que du groupement des exportateurs d'huiles essentielles, dans le cadre du programme ACP Business Friendly, destiné à débloquer les rouages du mécanisme de cette filière. Ainsi, selon ces analyses, une refonte du cadre réglementaire de la filière « pourrait avoir un impact significatif sur l'économie malgache ».
Une croissance à deux chiffres est attendue dans la filière au cours de la prochaine décennie. Toutefois, cela doit d'abord passer par une réforme du cadre réglementaire, ainsi que par l'accès des opérateurs aux informations de pointe. Une suggestion, après consultation de tous les acteurs de la filière dans le cadre de l'ACP Business Friendly. « Après avoir consulté les acteurs des secteurs public et privé, il est rapidement apparu que la refonte du régime réglementaire de la chaîne de valeur des huiles essentielles pourrait renforcer considérablement le secteur et avoir un impact sur des centaines de milliers de Malgaches », fait-on savoir.