L'hommage à la figure royale et emblématique du peuple Songye aura lieu le 1er septembre, soit exactement 88 ans après son exécution tragique opérée par l'administration coloniale belge.
L'événement spécial sera organisé par l'association à but non lucratif aFreeKam, en partenariat avec l'AfricaMuseum, afin de permettre au public de redécouvrir l'histoire et l'héritage du roi Yakaumbu Kamanda Lumpungu, dans le cadre de l'exposition temporaire « ReThinking Collections », dans lequel le collier du roi peut être vu. C'est une initiative de la princesse Ytal Yambo Bena Lumpungu, descendante du roi et coordinatrice d'aFreeKam.
Le programme de la journée d'hommage prévoit la prononciation d'un kasàlà qui sera faite par Antoinette Nyongoni pour célébrer la mémoire du roi. Le kasàlà est un texte de longueur variable, généralement de forme poétique, récité pour célébrer la vie en soi, dans l'autre ou dans la nature, pour exprimer la gratitude, l'admiration ou l'émerveillement. Pour sa part, Prince Paul Mutamba, petit-fils du roi, introduira l'événement avec une présentation vidéo sur sa figure emblématique.
Par la suite, une session, modérée par la curatrice renommée Anne Wetsi Mpoma, rassemblera des experts en vue de discuter de l'impact colonial et des perspectives de restitution et de réparation. Prendront part à cette session, Didier Mumengi, professeur et historien qui partagera son expertise sur le contexte colonial entourant l'exécution du roi ; Jean Mutamba, président de la Fondation Yakaumbu Kamanda Lumpungu, qui évoquera les initiatives visant à préserver cet héritage et les projets de développement à Kabinda; et la princesse Ytal Bena Lumpungu, fondatrice d'aFreeKam et chercheuse indépendante, qui apportera une perspective afrocentrée à la discussion, insistant sur l'importance d'une approche authentique et respectueuse de l'héritage africain.
Un leader visionnaire
Yakaumbu Kamanda Lumpungu, explique-t-on, a marqué son peuple par une gestion socio-économique éclairée, une stratégie politique avisée et un engagement sans faille pour la protection et les intérêts de ses communautés. « Sa relation complexe avec l'administration coloniale, marquée par son refus de soumission et sa revendication d'indépendance, lui valut la crainte et la haine des oppresseurs.
Dès lors, la vendetta orchestrée par les colons culmina dans une pendaison publique, destinée à semer la terreur et effacer sa mémoire. Pourtant, loin de réussir, cet acte ignoble n'a fait que renforcer son statut de martyr et de symbole de résistance contre l'oppression coloniale », apprend-on.