La publication récente du projet de Constitution 2024 de la Gambie a suscité de nombreuses inquiétudes et critiques de la part de la société civile, des activistes et des citoyens concernés.
La controverse porte sur la décision de l'exécutif d'apporter des changements unilatéraux au projet, en s'éloignant de l'approche consultative adoptée par la Commission de Révision Constitutionnelle (CRC). La suppression de dispositions essentielles et le manque de transparence du processus soulèvent des questions quant à l'intégrité du nouveau projet et à la confiance qu'il inspire au public.
Mr Yusef Taylor, journaliste et activiste, a souligné ces inquiétudes en déclarant : « Le ministre de la Justice avait initialement promis le 25 mai 2024 que le projet de Constitution serait publié au Journal officiel à la mi-juin 2024, mais cela ne s'est jamais matérialisé. Ce n'est que la semaine dernière que le projet a finalement été publié, ce qui a donné lieu à de nombreuses comparaisons avec les versions précédentes. »
Il a ajouté : « Le processus choisi par l'exécutif pour promulguer ce projet n'était nullement consultatif, contrairement à l'approche de la Commission de Révision Constitutionnelle. Cela constitue maintenant un obstacle important pour que le projet de loi obtienne un soutien populaire. »
Mr Taylor a également souligné le manque de clarté de l'exécutif concernant les changements apportés. « L'exécutif n'a pas fourni de note explicative pour les modifications, ce qui a suscité l'inquiétude du public. Nombreux sont ceux qui examinent maintenant les différences entre le projet de Constitution 2024 et le projet de Constitution 2020 de la Commission de Révision Constitutionnelle (CRC)», a-t-il noté.
Mr Ousman Jah, un citoyen inquiet, a exprimé sa consternation face à la situation. « C'est assez inquiétant », a-t-il fait remarquer. « La confiance est cruciale, en particulier pour ceux qui se voient confier des postes de direction. Lorsque vous prêtez serment, vous vous engagez à être honnête et à servir sans crainte ni faveur. Malheureusement, certains semblent l'oublier. L'ensemble du processus a manqué de transparence et d'ouverture. Cela a entraîné des changements importants qui ont brisé la confiance fragile des populations concernant le système ».
Mr Salama Njie, directrice exécutive de WANEP, a également fait part de sa déception, notamment en ce qui concerne la suppression de la clause relative au leadership et à l'intégrité. « C'est une erreur de la part de l'exécutif de modifier seul le projet sans en référer à la population », a-t-elle dénoncé : «La suppression du chapitre sur le leadership et l'intégrité est particulièrement déplorable car elle affaiblira sans aucun doute la Commission anti-corruption. »
Le débat actuel sur le projet de constitution souligne la frustration du public face à ce qu'il perçoit comme un manque de responsabilité et un mépris des principes consultatifs qui devraient guider des processus nationaux aussi cruciaux. Au fur et à mesure que le projet de loi avance, les citoyens et la société civile exigent une plus grande transparence et une approche plus inclusive dans l'élaboration du futur cadre de gouvernance de la Gambie.
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