Ile Maurice: Les États-Unis déterminés à explorer notre marché pour des investissements

Les opportunités économiques de l'Afrique ont poussé les États-Unis à renforcer leur présence sur le continent. Après un premier sommet en Namibie et un deuxième en Zambie, Maurice l'accueille pour la troisième fois. Sa délégation de 37 participants de 11 entreprises, cinq agences gouvernementales et des représentants de sa Chambre de commerce en Afrique du Sud et au Kenya veut mieux comprendre le marché mauricien et établir des partenariats clés dans les secteurs de la pharmacie, la santé, les services financiers, les TIC et les énergies renouvelables.

«C'est notre plus grand événement à ce jour, ce qui témoigne de l'appétit et l'intérêt des entreprises et parties prenantes américaines et africaines pour consolider leurs relations, saisir des opportunités d'affaires et d'investissements et, en fin de compte, faire croître les économies au bénéfice de tous. Nous, en tant que gouvernement des États-Unis, souhaitons que le dialogue qui aura lieu se transforme en opportunités commerciales tangibles et mutuelles. En continuant à nous soutenir mutuellement, nous maintenons nos objectifs d'augmenter les échanges commerciaux et les investissements entre les États-Unis et l'Afrique comme l'une de nos priorités les plus élevées», a expliqué Cynthia Griffin, US Minister Counselor for Commercial Affairs pour la région subsaharienne, à l'ouverture du premier jour du sommet mercredi à l'hôtel Intercontinental. Elle estime que «le gouvernement américain a observé la croissance dynamique de l'Afrique et reconnaît son rôle important dans le commerce mondial» et est enthousiaste à l'idée de «renforcer des relations solides avec des pays comme Maurice, l'un des pays les plus ouverts et favorables aux affaires en Afrique, qui occupe une position unique de passerelle vers les marchés africains et asiatiques».

Présence sur le marché africain

Grâce aux opportunités commerciales du marché africain, qui ont joué un rôle crucial dans la décision des États-Unis de renforcer leur présence économique sur le continent, des bureaux ont été ouverts en Afrique du Sud, en Angola, au Ghana, au Nigeria, au Mozambique, en Tanzanie, en Éthiopie, au Kenya, en Algérie, au Maroc et en Égypte et plus récemment en Côte d'Ivoire et en Zambie. À long terme, d'autres bureaux sont prévus pour répondre aux marchés en croissance. «Nous travaillons également avec 25 autres ambassades américaines en Afrique subsaharienne, y compris à Maurice, pour fournir des conseils en exportation standardisés, des renseignements commerciaux, du plaidoyer et de nombreux autres services liés à l'exportation», précise Cynthia Griffin. Elle ajoute que le gouvernement américain a accru son soutien pour renforcer les liens entre les entreprises américaines et leurs partenaires africains. Cela se traduit par un appui aux investissements américains - nouveaux ou existants - en Afrique et un accès élargi au financement des produits et services américains à travers le continent.

L'énergie renouvelable, a affirmé pour sa part le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, présent à l'événement, est un secteur «en devenir» qui sera développé localement, grâce aux compétences et investissements locaux et étrangers. L'objectif est que Maurice devienne autonome en production d'énergie et réduise sa dépendance à l'importation pour ses besoins énergétiques. «Notre stratégie pour le développement de ce secteur vise à diminuer la facture énergétique et à réduire son impact sur la balance des paiements. L'impact sera énorme et c'est un axe sur lequel nous nous concentrons. Le soutien des États-Unis et de l'Europe a été acquis.»

Ce secteur, ajoute-t-il, sera l'un des piliers dans les années à venir. Ce sommet est donc d'une importance «énorme» et de tels échanges sont essentiels au développement de Maurice. Prévoyant une croissance de 6 % de l'économie mauricienne, il reste confiant que cet objectif sera atteint. La vente de voitures, dit-il, est un indicateur de la dynamique de l'économie. Par ailleurs, malgré le commerce existant entre les États-Unis et Maurice, il estime que des efforts doivent être faits pour stimuler nos exportations vers les États-Unis. «Certains entrepreneurs n'ont pas cet appétit et d'autres en ont», déplore-t-il. Cependant, il ajoute que des démarches sont en cours pour le renouvellement de l'accord de l'Africa Growth and Opportunity Act.

Investissements : USD 147,8 M en 2023

Selon les chiffres du ministre des Finances, les investissements directs étrangers des États-Unis ont atteint USD 147,8 M en 2023, ce qui témoigne de la confiance des investisseurs américains dans l'économie mauricienne. En 2023, Maurice a exporté des produits d'une valeur de USD 168,3 M vers les États-Unis, tandis que les importations en provenance de ce pays ont totalisé USD 112,8 M. Un total de 288 produits différents a été exporté vers les États-Unis cette année-là ; le textile constituant la principale exportation, suivi des produits alimentaires, des fruits de mer, des bijoux et des appareils médicaux. Par ailleurs, Maurice importe du butane liquéfié, qui représente 22 % de toutes les importations en provenance des États-Unis.

De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Maneesh Gobin, a affirmé que «Maurice est la meilleure destination sur le continent africain pour faire des affaires». Malgré sa petite taille, Maurice constitue une grande plateforme d'investissements. «L'appétit des États-Unis pour l'Afrique augmente», dit-il, et il encourage les investisseurs américains à signaler toute amélioration nécessaire pour faciliter leurs investissements à Maurice, notamment en révisant les cadres réglementaires, si besoin.

Pour l'ambassadeur des États-Unis à Maurice, Henry Jardine, cet événement, organisé après 20 ans, marque un tournant important. «Le gouvernement américain voit un potentiel immense à Maurice», déclare-t-il, en ajoutant que Maurice offre toutes les conditions nécessaires pour favoriser le développement d'entreprises réussies. Selon lui, plus de 100 entreprises et marques américaines ont investi ou ont une présence locale à Maurice. Ces entreprises, ajoute-t-il, sont des leaders dans divers secteurs tels que les services financiers, les télécommunications, les technologies de l'information, la logistique, la transformation alimentaire, la pêche, l'habillement, l'éducation et les biens de consommation.

L'événement, qui s'est terminé hier, a été financé par le Département d'État et le Département du Commerce des États-Unis, avec le soutien de l'Economic Development Board, de l'AmCham Maurice et de sponsors tels que Charles River Laboratories, Abbott Laboratories, Citi et Fortinet.

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