Afrique Centrale: Congo/Rwanda - Une coalition d'ONG demande l'expulsion de l'ambassadeur Théoneste Mutsindashyaka

La Coalition citoyenne contre les crimes économiques et financiers au Congo a sollicité au ministre des Affaires étrangères, le 24 août à Brazzaville, l'expulsion de l'ambassadeur du Rwanda, Théoneste Mutsindashyaka, pour son ingérence dans les affaires intérieures du Congo.

Le groupe d'organisations non gouvernementales ( ONG) désapprouve les propos discourtois tenus, le 11 juillet dernier, par le diplomate rwandais suite au dossier de cession ou de vente de 980 km2 de terres au Rwanda. « La polémique autour de cet accord a été créée, alimentée et entretenue par des groupes politiques », aurait déclaré l'ambassadeur.

Ces ONG ont également révélé que l'ambassadeur du Rwanda au Congo, dans un média fortement relayé, aurait indiqué que les Congolais opposés à ce projet de cession ou de vente des terres sont des destructeurs de la relation rwando-congolaise, ajoutant que cet ambassadeur a promis de « faire de la pédagogie au peuple congolais ».

Ainsi donc, la Coalition citoyenne contre les crimes économiques et financiers au Congo s'insurge contre ces propos « d'insulte à l'intelligence du peuple congolais » et qui causent un préjudice moral aux Congolais.

Elle rappelle que le fait de se prononcer sur un débat interne qui oppose les Congolais à leur gouvernement est une ingérence flagrante dans les affaires intérieures d'un pays et constitue une violation des normes diplomatiques internationales. A cet effet, elle a cité l'article 41 de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques qui dispose : « Sans préjudice de leurs privilèges et immunités, toutes les personnes qui bénéficient de ces privilèges et immunités ont le devoir de ne pas s'immiscer dans les affaires intérieures de cet Etat ».

S'appuyant sur plusieurs arguments, la Coalition citoyenne contre les crimes économiques et financiers au Congo cite également l'article 9 de Convention de Vienne qui prescrit que « L'Etat accréditaire peut, à tout moment et sans avoir à motiver sa décision, informer l'Etat accréditant que le chef ou tout autre membre du personnel diplomatique de la mission est persona non grata ou que tout autre membre du personnel de la mission n'est pas acceptable. L'Etat accréditant rappellera alors la personne en cause ou mettra fin à ses fonctions auprès de la mission, selon le cas... ».

Par ailleurs, la Coalition citoyenne contre les crimes économiques et financiers au Congo tient à préciser que sa démarche ne consiste pas, dans l'état actuel de la situation, à demander la fermeture de l'ambassade du Rwanda au Congo, moins encore à la rupture des relations diplomatiques avec ce pays.

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