Les premières investigations accablent plusieurs cadres d'entreprise et des hautes personnalités du pays. Ils avaient mis en place un réseau parallèle de vente de tickets prépayés de la société.
Cette situation perturbe la fourniture d'eau et d'électricité dans les ménages à Libreville. Les habitants se disent fatigués des coupures. « De lundi à vendredi le courant est coupé tous les jours », dit cet habitant de Libreville.
C'est le quotidien de tous les ménages gabonais. Des coupures de courant qui interviennent deux à trois fois par jour. Un phénomène très inquiétant dans les quartiers où règne déjà l'insécurité. Les Gabonais se retrouvent dans des conditions difficiles. « Il est 20h-21h nous sommes dans le noir. Depuis le matin les gens ne se lavent pas », ajoute-t-il.
Aux délestages décriés un peu partout dans les grandes villes du pays se sont ajoutées les coupures d'eau. Insoutenable pour Jeannette et Claudine, ces deux femmes au foyer redoutent la perte de leurs appareils électroménagers devant l'ampleur de la situation. Jeannette est femme au foyer. « Ça fait 3 jours qu'on n'a pas d'eau, on n'a pas de courant. La nourriture se gaspille. On paie l'eau, on paie le courant. On fait comment ? Les petits frigos, congélateurs et télévisions que nous avons, si, ça se gaspille... », fulminent-elles.
Au coeur de ces dysfonctionnements qui ne sont pas un fait nouveau, se trouve un vaste détournement des recettes de la société par ses partenaires. Ceux-ci auraient installé un serveur parallèle de vente des tickets prépayés. Les pertes sont énormes pour la SEEG, déjà en graves difficultés financières. Pour les partenaires sociaux, les enquêtes en cours doivent aller jusqu'au bout.
«Le SYNTÉE+ encourage la direction générale et le CTRI à poursuivre ces actions salvatrices au profit de la SEEG tout en évitant l'ingérence externe et même interne par les ressources humaines SEEG qui pourraient biaiser le succès de leurs opérations», déclare Eric Bouanga Moussavou est porte-Parole de SYNTÉE+.
Cette cybercriminalité d'une gravité sans précédent au Gabon. La SEEG a pris des mesures urgentes contre les présumés fraudeurs tapis dans l'ombre de l'entreprise.
« La direction générale a décidé immédiatement de restreindre le système d'information à toutes les personnes identifiées comme étant impliquées dans cette fraude. La SEEG augmentera le nombre de ses propres caisses pour réduire la dépendance envers les partenaires externes et garantir une meilleure maîtrise des transactions avec des partenaires sérieux», estime Maitre Ange Kevin Nzigou, avocat de la SEEG.
Tel un malheur qui n'arrive jamais seul, Aggreko, l'opérateur britannique qui fournit 30% de l'électricité distribuée par la SEEG dans le Grand Libreville, réclame aussi le paiement d'une ardoise de 15 milliards de francs pour ses prestations. Elle a obtenu le paiement de la moitié de la dette. Ce qui permet un retour progressif à la normale à Libreville.