Le Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l'environnement (REMAPSEN) et l'ONG "Women In Neglected Tropical Diseases" (WINs) ont tenu un webinaire, le mercredi 21 août 2024, sur les maladies tropicales négligées en Afrique.
Les Maladies tropicales négligées (MTN) en Afrique préoccupent le Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l'environnement (REMAPSEN) et l'ONG "Women In Neglected Tropical Diseases" (WINs). Les deux structures ont organisé un webinaire, le mercredi 21 août 2024, qui a réuni environ 40 journalistes de plus de 17 pays. Au cours de cette rencontre, la fondatrice et directrice générale de WINs, Pr Emilienne Epée, a discuté du rôle de son ONG dans la lutte contre les MTN en Afrique.
A son avis, l'ONG WINs regroupe des femmes de plusieurs disciplines (chercheuses, universitaires, médecins, communicatrices, éducatrices, anthropologue...) et entend mettre les femmes en avant-garde de la lutte contre les MTN. « WINS vise à catalyser des solutions innovantes et efficaces pour alléger les souffrances liées aux MTN d'ici à 2025, afin que personne ne soit laissée pour compte, en particulier les femmes », a indiqué le
Pr Epée. La fondatrice de l'ONG a estimé que l'engagement communautaire devrait prendre en compte les femmes qui sont souvent les plus touchées ou proche des malades. Il faut que les femmes puissent prendre les devants de la lutte contre les MTN, a-t-elle soutenu.
Mme Epée a par ailleurs insisté sur l'importance de l'engagement communautaire dans la lutte contre les MTN. « Les MTN sont qualifiées de négligées, car elles reçoivent moins d'attention, de financement et de recherche que d'autres maladies plus médiatisées », a-t-elle expliqué. La présidente de l'ONG WINs a aussi regretté le fait que l'essentiel des politiques de lutte contre les MTN ne marquent pas clairement l'engagement en faveur d'une inclusion, d'une participation et d'un financement équitable des femmes, notamment en intégrant les conditions liées au sexe et au genre à tous les niveaux.
Inverser les tendances
Elle a en outre affirmé que les MTN sont un groupe de maladies infectieuses (dont 20 sont reconnues par l'OMS) qui affectent principalement les populations vivant dans
les régions tropicales et subtropicales du monde entier où les conditions environnementales favorisent leur propagation.
Selon elle, les MTN regroupent des maladies infectieuses qui affectent principalement les populations pauvres vivant dans les régions tropicales et subtropicales. Ces maladies affectent souvent les individus vivant dans la pauvreté avec un accès limité aux soins de santé, à l'eau potable et à des conditions sanitaires adéquates. Les MTN sont causées par divers agents pathogènes, y compris des parasites, des bactéries, des virus et des champignons.
Outre les causes, Pr Epée Emilienne s'est aussi appesantie sur les conséquences des MTN qui sont multiples, et qui engendrent surtout des dommages sociaux, économiques et sanitaires considérables. Pour elle, dans les communautés affectées, les jeunes filles et les femmes sont souvent les plus touchées, car, ce sont elles qui s'occupent
des autres malades.
Le second intervenant, Papa Momar Touré, a pour sa part souligné que les budgets alloués par les Etats à la lutte contre les MTN sont très faibles. Au Sénégal par exemple, 4% du budget de la santé est alloué aux MTN, a-t-il déploré. D'où son plaidoyer pour inverser les tendances. « Les pays doivent pouvoir financer des activités de sensibilisation, des campagnes de communication sur les MTN, seul gage pour éliminer ces maladies », a affirmé M. Touré.
Il a ajouté que Speak Up Africa s'engage à soutenir les dirigeants, citoyennes et citoyens africains à participer activement à l'identification et à l'élaboration de solutions pour relever les grands défis du continent comme le paludisme, les MTN, la vaccination, l'assainissement, l'égalité des genres et la recherche et le développement en matière de santé mondiale.
Selon l'Organisation mondiale de la santé, les MTN affectent plus d'un milliard de personnes dont plus de 500 millions d'enfants à travers le monde ; et chaque année, les décès liés à ces maladies dépassent 500 000. Les MTN sont associées à des conditions de vie précaires, à des systèmes de santé fragiles et à un manque d'infrastructures sanitaires adéquates.