Une enquête policière a été ouverte à la suite d'une plainte déposée jeudi dernier par Julien George, directeur de la Mauritius Society for Animal Welfare (MSAW), concernant une gestion défaillante au sein des chenils de l'organisation à Rose-Hill et à Vallée-des-Prêtres. Selon le rapport révélé par Julien George, la période d'octobre 2020 à février 2021 a été marquée par la mort de plus de 1 000 chiens, causée par des conditions catastrophiques au sein des installations.
Reda Chamroo, activiste et défenseur des animaux, s'interroge sur les raisons pour lesquelles le rapport mettant en évidence les actes de maltraitance animale a été dissimulé pendant trois ans par la nouvelle direction. «Le directeur a attendu trois ans pour réexaminer le dossier. Après deux ans, on ne peut engager des poursuites contre un fonctionnaire.» Ce rapport met en lumière une «gestion déplorable» et une «incompétence flagrante» des officiers responsables des chenils. Les causes principales des décès incluent un manque de nourriture, des combats violents entre chiens, la surpopulation dans les enclos, et une absence quasi totale de soins vétérinaires. Ces manquements ont conduit à une situation où les animaux étaient laissés dans des conditions inacceptables, sans surveillance adéquate ni soins appropriés. Le député Shakeel Mohamed a soulevé l'affaire à l'Assemblée nationale.
Pour Reda Chamroo, il est inacceptable que le directeur ait attendu trois ans pour réexaminer le dossier. Il remet en question le fait que la MSAW n'ait pas pris de sanctions au niveau du comité disciplinaire, ni engagé des actions judiciaires contre les trois personnes incriminées, comme recommandé dans le rapport. «Le fait qu'aucune action judiciaire n'ait été entreprise pendant deux ans est particulièrement alarmant. Ce manque d'action donne l'impression que les autorités cherchent à éviter la responsabilité plutôt qu'à résoudre les problèmes», dit-il.
Reda Chamroo estime que la MSAW doit aussi donner des explications quant aux millions de roupies budgétées pour la nourriture des chiens, qui semblent avoir disparu. La députée Joanna Bérenger avait, lors d'une question parlementaire, questionné le budget alloué pour le nourrissage des animaux. Selon les réponses fournies, la MSAW facturait Rs 260 par chien et par jour au ministère de l'Agroindustrie. Or, le rapport révèle que seulement 0,92 sous par chien ont été dépensés. «Avec un budget annuel supposé de Rs 106 millions pour la nourriture, des questions se posent sur où est passé cet argent», s'insurge Reda Chamroo. L'activiste fait ressortir que la MSAW n'a pas soumis ses comptes depuis plusieurs années, malgré l'obligation légale. Il appelle à une enquête approfondie pour garantir que les responsables rendent des comptes.
Nous avons envoyé des questions à la direction de la MSAW pour savoir quelles sont les sanctions qui ont été prises contre les employés, mais nous n'avons eu aucun retour jusqu'à présent.