Au Mali, l'armée assure avoir détruit des « cibles terroristes » à Tinzaouatène. Cette localité, située à la frontière entre le Mali et l'Algérie, a été visée dimanche matin par des tirs de drone. Les rebelles du CSP ainsi que des sources civiles locales affirment quant à elles que ce sont des civils qui ont été tués lors de ces frappes, parmi lesquels une dizaine d'enfants.
Dans son communiqué, l'armée du Mali explique avoir « repéré » et « identifié » des véhicules « chargés de matériel de guerre », « soigneusement gardés dans la cour d'une concession », avant de procéder à « une série de frappes ».
Bilan officiel : « une vingtaine d'individus armés » « neutralisés ». Dans son communiqué, l'armée malienne souligne l'« efficacité » et la « précision » de ses opérations. Dimanche soir, dans un message diffusé sur la télévision d'État ORTM, l'état-major avait demandé aux populations de « rester loin des terroristes » et de rejoindre des « sites sécurisés. »
Il y a un mois, c'est précisément à Tinzaouatène que les rebelles du CSP avaient tué plusieurs dizaines de soldats maliens et de supplétifs de Wagner, certains ayant aussi été faits prisonniers. Lourde et unique défaite récente des forces maliennes et de Wagner face aux rebelles du CSP, délogés en novembre dernier de leur fief de Kidal et repliés depuis aux frontières algérienne et mauritanienne.
Une version discordante
Dès dimanche, quelques heures après les frappes de drone à Tinzaouatène, les rebelles du CSP avaient assuré que les victimes étaient essentiellement « des civils désarmés », précisant que les frappes avaient d'abord visé une pharmacie puis les « attroupements » ayant suivi.
Un déroulé confirmé par des sources civiles locales et par l'ONG de défense des droits humains Kal Akal, dont le dernier bilan fait état de 30 morts, dont six orpailleurs tchadiens et 11 enfants. Images de ces enfants gisant aux sol à l'appui.
Des blessés ont été pris en charge dans des centres de santé maliens ou du côté algérien de la frontière.