Madagascar: Pds d'Antananarivo - Harilala Ramanantsoa face à un double challenge

Troisième femme à diriger la mairie d'Antananarivo, Harilala Ramanantsoa est la nouvelle PDS. Elle aura à relever un double challenge, à savoir, redresser la ville des mille et préparer le terrain pour les prochaines municipales.

Un nouveau souffle

Selon les informations, c'est ce que devra apporter Harilala Ramanantsoa, à la tête de la commune urbaine d'Antananarivo (CUA). Une des figures de l'entrepreneuriat, elle est nommée Présidente de la délégation spéciale (PDS) de la capitale.

La nomination de la nouvelle PDS intervient dans la foulée de la mise en place de la nouvelle équipe gouvernementale. Elle remplace ainsi Richard Ramanambitana, "démissionnaire pour raison de santé", un communiqué publié par le ministère de la Décentralisation et de l'Aménagement du Territoire, hier. Tout comme le nouveau gouvernement, les attentes sont grandes vis-à-vis de la nouvelle édile de la ville des mille.

En cette période post-électorale, Harilala Ramanantsoa fait face à un double challenge. Deux défis interdépendants. Le premier est le redressement d'Antananarivo. Le second consiste à préparer le terrain en vue des prochaines élections municipales. Dans la première rubrique, le bilan du PDS sortant, nommé fin février, n'est pas fameux. Ainsi, dans la foulée de la nomination de la nouvelle Boss de la CUA, un texte rapportant ses priorités a fait le tour des rédactions.

"Une reprise en main de la ville d'Antananarivo, par une administration efficiente et réactive", y est soulignée d'entrée. À s'en tenir au texte partagé, hier, la nouvelle PDS s'engage "à résoudre les problèmes prioritaires de la capitale". L'assainissement, par une gestion efficace des ordures. La sécurité, avec un renforcement des éclairages publics, la coopération avec les Forces de l'ordre et la réactivation des comités de quartier. L'infrastructure, par la réhabilitation des routes et des canaux d'évacuation d'eau.

L'amélioration de la mobilité urbaine figure aussi dans le programme d'action de la nouvelle Boss d'Antananarivo. Ceci, par "la mise en place de bus sociaux, l'introduction de moto-taxis avec des gilets dotés de QR code pour professionnaliser". La réinstallation des feux tricolores, pour réguler la circulation, est aussi évoquée. La nouvelle PDS veut aussi promouvoir le sport et la culture, ainsi que le développement urbain à travers les nouvelles technologies.

Déterminant

Le plan d'action de la nouvelle PDS est ambitieux. Il lui faudra de l'audace et de l'abnégation, justement, face à l'ampleur de la tâche qui attend celle qui a été un des candidats malheureux à la mairie de la capitale lors des municipales de 2015. Cependant, les dispositions légales de l'époque prévoyaient un scrutin de liste, avec le candidat maire comme tête de liste.

Aussi, bien que n'ayant pas été élue maire, Harilala Ramanantsoa a obtenu un nombre de suffrages suffisant pour lui permettre de siéger au conseil municipal. Conseillère municipale d'Antananarivo de 2015 à 2019. En principe, elle est au fait des arcanes de l'administration de la capitale. Une expérience qui ne sera pas de trop, puisque la nouvelle Boss d'Antananarivo n'aura pas le droit à l'erreur.

Les élections communales se tiendront le 11 décembre. Pour l'heure, il n'est pas indiqué si Harilala Ramanantsoa sera la porte-étendard du camp au pouvoir ou pas. Néanmoins, la performance de la nouvelle PDS sera déterminante pour l'issue de la course à la magistrature de la capitale. Surtout pour reconquérir la mairie d'Antananarivo, le parti d'opposition "Tiako i Madagasikara" (TIM), compte aligner Marc Ravalomanana, ancien président de la République.

Outre les enjeux de développement, une victoire électorale dans la capitale revêt une symbolique politique majeure. Aussi, les tenants du pouvoir auront-ils à coeur que le prochain maire d'Antananarivo reste l'un des leurs. Outre le choix du candidat et de sa filiation politique, le bilan de l'actuelle administration municipale concentre une grande partie des arguments de campagne de part et d'autre.

Harilala Ramanantsoa n'a ainsi que quelques mois pour performer et redorer la capitale. Seulement, l'argent est le nerf de la guerre. Ses prédécesseurs voulaient aussi faire de grandes choses pour Antananarivo. Toutefois, ils n'avaient pas les moyens de leurs ambitions. Au-delà du programme d'action, la nouvelle PDS devra surtout s'employer à trouver le financement nécessaire à sa mise en oeuvre.

Tout comme les nouveaux membres du gouvernement, la nouvel édile de la capitale n'aura aucune excuse en cas d'échec. En principe, elle a accepté sa nomination en connaissance de cause. Sa mission consiste à redresser la barre, à apporter des solutions rapides aux problèmes. Selon les informations, toutefois, "l'État est prêt à appuyer la nouvelle PDS pour relever les challenges auxquels elle fera face".

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