Cameroun: Faut-il s'arrêter de dénoncer et attendre tranquillement l'heure de l'action ?

opinion

Une manifestation d'impatience s'exprime souvent à l'occasion de certaines analyses politiques ou dénonciations de la tragédie camerounaise, faites par moi ou d'autres acteurs de notre résistance. Comme si l'action se décrétait sous un commentaire, elle invite à arrêter de réfléchir ou de dénoncer, ce qu'ils appellent des fois méchamment « pleurnicher », et à passer à l'action (violente).

À ce sujet, il faut faire de la pédagogie : dans la démarche militante, rien ne vaut la permanence de la dénonciation. Elle est le fondement de tout.

Face à la souffrance, L'esprit humain s'auto-immunise, en essayant d'oublier et donc de vivre avec la douleur. C'est ce qu'on appelle en sociologie politique, la résilience collective.

Rappeler en permanence le mal, montrer sans répit la blessure, remuer le couteau dans la plaie, empêche cette mauvaise cicatrisation qui garderait du pus dans la plaie. La dénonciation entretient donc la gravité et donc l'urgence de l'action.

Il ne faut donc plus se laisser distraire par ceux qui par paresse intellectuelle et militante, essayent d'opposer la démarche militante à l'action immédiate de type activiste, ou la théorie et la pratique...

Le temps politique de l'action est tributaire de « l'Urgence de la pensée ». Même dans l'action on continuera de réfléchir, d'analyser, de dénoncer...

L'appel à l'action doit donc procéder du constat de la maturation et de la maturité d'une vigoureuse entreprise de dénonciation, donc les effets catalyseurs seront des éléments de contexte.

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