Congo-Kinshasa: Le narcissisme de la gauche nouvelle

Le MDW de cette semaine est assez unique car il résume brièvement ma vision du monde actuel en ce qui concerne l'impérialisme de la marchandise qui entraîne la détresse de l'Afrique, de l'Asie et du prolétariat américain et européen.

Le mondialisme des produits est la manipulation du monde qui nous éloigne de la lutte des classes. En effet, je pense comme Marx que l'histoire et l'histoire de la guerre des classes. Le capitalisme fait tout pour détourner l'attention de la lutte des classes.

Les questions du racisme, immigration, LGBTQ, ou le féminisme sont des interrogations que le capitalisme encourage pour éloigner les esprits de la lutte des classes. L'avenir du capital ne réside pas dans la question sociale de la lutte des classes, mais plutôt dans les questions sociétales que nous avons énumérées plus haut et dont la gauche est aujourd'hui le laboratoire.

Je commencerai d'abord par exposer mon point de vue, mes convictions, puis je poserai la question du spectacle phénoménologique que nous offre la gauche de la merchandise. Enfin, comment pouvons-nous retrouver notre identité en renouant avec la lutte des classes afin de supprimer le pouvoir, l'État et l'argent.

Mon combat

Ce titre est extrêmement ambivalent car il pourrait nous faire penser au Mein Kampf de triste souvenir. Ici, je souhaite exprimer mes convictions. Je me situe dans la suite de tous ceux qui ont toujours lutté pour une vie dans une communauté où les êtres humains jouissent, s'émancipent et se satisfont, sans Etat, sans argent et sans pouvoir. Au contraire, la nouvelle gauche nous incite à utiliser les enclosures, les clôtures et les césures narcissiques pour protéger la marchandise. Effectivement, la domination de la valeur d'échange est une temporalité fermée qui empêche toute histoire. La marchandise s'est imposée comme l'horizon indépassable de l'humanité.

%

Je suis dans la tradition du logos qui symbolise une radicalité inébranlable. La question cruciale de l'accueil du monde est posée à partir du logos. La lutte contre les classes des dominants et des exploitants est au coeur de l'histoire du monde, depuis les jacqueries paysannes au Moyen-Âge, le N'zingu Kalwengo chez les Yaka, les luttes d'indépendance et les manifestations antipolitiques.

La phrase grecque suivante capture cet esprit chez les présocratiques, Marx, Engels et Hegel : « Legein ta eonta » (dire ce qui est dans le logos). Examinons la complexité de cette phrase : Legein signifie accueillir, recueillir, rassembler, exprimer, saisir. Le logos de l'accomplissement cosmique et historique représente l'être profond que nous recherchons tous ; c'est la célébration de l'immanence radicale. Tout est en mouvement, le divin dans ce mouvement.

Le divin se trouve dans l'immanence absolue. Le terme divin, dans sa première signification indo-européenne, désigne le « jour brillant de l'infinité des créations historiques de la vie ». Toutes les richesses et les profondeurs de la vie humaine sont accueillies, recueillies et reçues avec modestie. Effectivement, il est impossible de dire des choses essentielles au monde si nous n'acceptons pas l'importance historique du monde.

Il n'existe rien qui provient de nous, de notre esprit et dont nous pouvons revendiquer la paternité et accuser les autres de nous plagier. Tout ce que nous disons ou écrivons d'essentiel est accueilli, recueilli, reçu avec modestie. Le problème fondamental est celui du logos critique. Selon l'Évangile de Jean, « An arche on alogon » (au commencement était la parole), ou plus précisément, le logos était le principe du monde, la radicalité cosmique de toutes les histoires possibles. D'après le logos, on peut comprendre de manière dialectique et déterministe les relations sociales liées à la lutte des classes.

Dans sa subversion radicale, le Christ an mis en marche la temporalité ouverte en opposition à la temporalité fermée de la marchandise. Selon moi, le Christ a introduit une nouvelle dimension radicale et a établi la radicalité qui ouvre la voie à toutes les luttes de classes. Dans le Sermon sur la Montagne, son texte le plus subversif, le Christ nous encourage à refuser la logique de l'histoire offerte par la marchandise et à sortir des restrictions identitaires en faveur d'une ouverture radicale.

Les actions de la gauche contemporaine

La lutte des classes n'a pas pour objectif une distribution équitable de la marchandise. La lutte des classes ne vise pas à obtenir l'équité, mais plutôt à émanciper, satisfaire et faire jouir les êtres humains sans argent, sans état et sans pouvoir.

C'est là le point de vue communiste. Il est erroné de penser que le communisme implique de prendre les biens des personnes fortunées pour les redistribuer aux personnes précaires. Le communisme représente notre essence essentielle de radicalité cosmique et historique ; il incarne la jouissance, l'émancipation et la satisfaction dans la communauté humaine, sans avoir besoin d'argent, d'État et de salariat.

Le socialisme recherche une marchandise juste tandis que le communisme vise à abolir la marchandise et à promouvoir l'émancipation des individus dans une communauté sans classes, sans argent et sans pouvoir. De nos jours, la dictature démocratique de la marchandise est en plein essor. Nous vivons une domination complète du capital. Chaque individu lutte pour atteindre son propre succès narcissique.

Et cela a engendré une relation marchande qui a naturalisé les objets et a objectivé la nature, y compris la nature humaine. Afin d'avoir une meilleure compréhension de la dévastation du capitalisme, prenons un exemple. La chèvre, le boeuf ou le porc sont des animaux, des objets réifiés car l'éleveur peut les produire, les sélectionner, les élever, les vendre, les tuer, les manger; toutes ces opérations génèrent de l'argent ou d'autres résultats.

De nos jours, le capitalisme applique tout ce que l'éleveur faisait aux animaux aux humains. Les médecins sont chargés de choisir les êtres humains, d'avorter les enfants qu'on ne désire pas, de choisir les ovules et les spermatozoïdes, de louer les utérus, de tuer les improductifs. Ces nouveaux barbares sont en train de se recruter à la gauche, chez les démocrates. Il s'agit des principes du capitalisme triomphant de la gauche.

Les fausses informations qui nous éloignent de la lutte des classes et de notre histoire ancienne.

Aujourd'hui, tout est mis en oeuvre pour éclipser la question sociale essentielle de la lutte des classes au profit de questions sociétales telles que le racisme, l'immigration, le LGBTQ ou l'écologie verte, afin de laisser le capital tranquille. Au cours des Jeux Olympiques de Paris, des combats de boxe étaient censés opposés des femmes, mais ce n'était pas toujours ce à quoi nous avons assisté. Lors de sa confirmation, une juge de la Cour suprême des États-Unis, la juge Ketanji Brown Jackson, était indécis quant à la définition d'une femme.

Dans certains endroits en Amérique, il existe des toilettes réservées aux transgenres et aux non-binaires, c'est à dire des personnes qui ne sont ni homme ni femme. Pour le transgenre, l'important ne réside pas dans la réalité objective du chromosome Y, mais plutôt dans le regard abstrait, qu'il porte narcissiquement sur lui-même.

Le non-binaire a une apparence similaire à un individu atomistique, narcissique qui se caractérise par une autolâtrie pathologique marchande. Il n'est ni une femme ni un homme, il souhaite briller dans la circulation équitable des biens redistribués. C'est là le sommet de la réification commerciale.

Au prochain MDW, nous poursuivrons avec d'autres manipulations commerciales qui sont des manipulations visant à dissimuler la question essentielle de la lutte des classes. La lutte des classes est anéantie par l'immigration non contrôlée, et qui entraîne aussi une baisse des salaires.

Le racisme se concentre sur la race sans l'historiciser plutôt que de se concentrer sur la classe. Obama et Michelle sont de noirs, et ils sont riches. Leur présence doit être historique dans le cadre de la lutte des classes et non du racisme. Le féminisme engagé qui remet en question la famille classique. De nos jours, la plupart des femmes universitaires n'ont pas de familles traditionnelles.

Il existe évidemment plusieurs motifs à cela. Personnellement, j'ai été élevé par une femme seule et j'ai une grande admiration et un grand respect pour mes collègues qui n'ont pas d'enfants. Dans le prochain MDW, j'aborderai explicitement cette question car plupart des femmes professeurs sont issues de la culture féministe et occupent actuellement des postes de leader dans les cours sur le transgenre et LGBTQ.

En somme, la représentation contemporaine du fétichisme de la merchandise reflète principalement le règne autocratique de l'économie capitaliste qui s'est transformée en un totalitarisme absolu grâce au mensonge étatique du corona virus (MPox?), à l'imposture écologique qui est l'avenir du capitalisme, à l'immigrationisme télécommandé pour obtenir davantage de représentants démocrates, ainsi qu'au chaos des guerres Ukrainiennes et russes, Tsahal et le Hamas, ainsi qu'à ce qui se prépare dans le South China Sea entre Taiwan et Chine. Tout cela nous détourne de la problématique essentielle de la lutte des classes.

La Gauche est en train de se laisser emporter par l'autolâtrie : pas d'historicisation, mais au contraire un culte de soi, un égocentrisme, un égoïsme, un égotisme et un narcissisme grandissant. La question sociale essentielle est la lutte des classes, qui repose sur le logos christique de la temporalité ouverte, qui s'oppose à toutes les temporalités fermées de la marchandise aliénatoires. Les marchands ont été chassés du temple de l'émancipation humaine par le lui.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.