Congo-Kinshasa: Fourmilière des dépenses, coulage des recettes... - Atundu appelle Judith Suminwa à donner un véritable coup de balai !

"Pour mener à bonne fin et réussir cette opération délicate et complexe, la Première Ministre devrait, selon les cas, donner un vigoureux coup de balai dans la fourmilière des dépenses", recommande André-Alain Atundu Liongo, dans une tribune axée sur la nécessité de rétablir l'orthodoxie financière dans la gestion de la Res Publica. A l'en croire, l'une des premières choses à laquelle Judith Suminwa Tuluka aurait pu se consacrer pour d'exécuter convenablement le plan d'action du Gouvernement, tel qu'avalisé par l'Assemblée Nationale, c'est de disposer d'un capital financier frais susceptible de l'accompagner dans l'exécution annuelle de son budget pour atteindre les objectifs déterminés sur la feuille de route et les tâches d'administration courante.

Autrement dit, "il devrait tout mettre en oeuvre pour capturer et de disponibiliser toutes les recettes récoltées, d'éliminer ou, tout au moins, de réduire, de façon significative, les niches de coulage et de dépenses non conformes".

Au regard des scandales financiers comme la construction du Centre Financier International, des actes de corruption, des détournements, des révélations de l'IGF et des actions judiciaires consécutives, l'opinion nationale et la population congolaise, fortement émues, sont en droit de se pencher et de s'interroger sur l'état réel des finances de la République.

En tout état de cause, insiste-t-il, dans cette même réflexion, "la tâche prioritaire de la Cheffe de Gouvernement devrait consister à chercher à voir clair dans l'embrouillamini financier, délibérément entretenu, pour déterminer avec plus ou moins d'exactitude, les disponibles du Gouvernement, de toute évidence, camouflés et sous-estimés".

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Vivement un coup de balai

(Par l'Ambassadeur André-Alain Atundu Liongo)

Afin d'exécuter convenablement le plan d'action du Gouvernement tel qu'avalisé par l'Assemblée Nationale, la Première Ministre devrait, en tant que Cheffe de Gouvernement, disposer d'un capital financier frais, susceptible de l'accompagner dans l'exécution annuelle de son budget pour atteindre les objectifs déterminés sur la feuille de route et les tâches d'administration courante.

A cet effet, force lui est de capturer et de disponibiliser toutes les recettes récoltées, d'éliminer ou, tout au moins, de réduire, de façon significative, les niches de coulage et de dépenses non conformes.

Au regard des scandales financiers comme la construction du Centre Financier International, des actes de corruption, des détournements, des révélations de l'IGF et des actions judiciaires consécutives, l'opinion nationale et la population congolaise, fortement émues, sont en droit de se pencher et de s'interroger sur l'état réel des finances de la République.

Ce, à quoi elles s'adonnent, à coeur joie, à travers les journalistes d'investigations et autres lanceurs d'alerte.

En tout état de cause, la tâche prioritaire de la Cheffe de Gouvernement devrait consister à chercher à voir clair dans l'embrouillamini financier, délibérément entretenu, pour déterminer avec plus ou moins d'exactitude, les disponibles du Gouvernement, de toute évidence, camouflés et sous-estimés.

Dans cet ordre d'idées, il importe de rétablir l'orthodoxie en matière de gestion.

Notamment, la Transparence en tant que paravent contre les pratiques d'opacité et de confusion dans la présentation des données.

En effet, le fait et l'obligation de devoir communiquer à des responsables nommément désignés soit pour information, soit pour avis conforme, soit pour compétence et accord, diminuent, de façon notoire, le risque et la tentation des pratiques insolites et de n'agir qu'à sa guise.

En second lieu, devrait s'appliquer, sans faille, ni concession, le respect rigoureux de la procédure pour consolider la transparence.

L'observance méticuleuse de la procédure garantit le cheminement correct et sans faille du processus de gestion et décourage, les pratiques frauduleuses à tous les niveaux.

D'autres dispositions d'accompagnement, apparemment banales, devraient compléter avantageusement ce dispositif comme le respect des délais d'exécution, une réglementation rigoureuse en matière de circulation et de déplacement tant du point de vue de la fréquence que de la composition des délégations et d'accompagnateurs, de la composition des cabinets des ministres.

Pour améliorer, de façon générale, la cagnotte gouvernementale, toutes les niches de coulage et de dépenses non prévues doivent être bouchées : comme les réceptions somptueuses.

De même, doivent être sécurisées la capture et la disponibilité des recettes perçues.

Somme toute, cette démarche fondamentale de la Première Ministre a pour objectif majeur et finalité ultime, de gaspiller moins malgré les ressources accrues de l'Etat pour mieux dépenser afin d'améliorer, de façon notable, la gestion de la chose publique et de diminuer le train de vie de l'Etat.

Pour mener à bonne fin et réussir cette opération délicate et complexe, la Première Ministre devrait, selon les cas, donner un vigoureux coup de balai dans la fourmilière des dépenses.

Fait à Kinshasa, le 26 août 2024

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