Le ministre d'Etat, ministre de l'Industrie minière et de la Géologie, Pierre Oba, a visité le 25 août le chantier du gisement de sel de potasse du permis Mboukoumassi, dans la sous-préfecture de Loango, département du Kouilou. Il a invité les habitants de Mpili à la vigilance.
Sur près de 2000 emplois directs attendus dans le cadre de l'exploitation du gisement de sel de potasse du permis Mboukoumassi, environ 700 sont déjà disponibles. En effet, lancé depuis juin 2023, le projet d'investissement, estimé à 1,3 milliard de dollars, a totalement changé les habitudes des habitants relogés dans les maisons modernes qui ont désormais de l'eau potable en attendant l'arrivée de l'électricité.
Le ministre Pierre Oba, qui a écouté quelques plaintes de la population liées, entre autres, au mauvais traitement des travailleurs, lui a rappelé les bien-fondés du projet et l'urgence de le protéger. Au terme des échanges, les différentes parties ont réitéré leur désir de voir ce projet aller jusqu'au bout afin d'en vivre tous les effets induits dont les premiers font déjà leur bonheur.
Chef du village Mpili, Robert Denga revient sur le processus ayant conduit à la délocalisation de la population à cause du projet d'utilité publique. « J'ai été persuadé par la société afin que nous bénéficions des maisons. Nous n'avions pas voulu qu'on nous paie des millions pour nos maisons de l'ancien village. J'ai conscientisé la population pour qu'on nous paie nos arbres fruitiers et nos plantations. Après l'enquête, les arbres et les plantations ont été payés et on était satisfait. Nous avons demandé que la société nous construise des maisons pour que le village vive. Nous souhaitons que le projet aille de l'avant et nous ne pouvons pas encourager la population à recevoir des tierces personnes qui viendraient nous troubler l'esprit à ce propos. Le seul problème qui reste, c'est l'électricité », a-t-il expliqué.
L'extraction de potasse confirmée pour fin 2025
Petit-fils de terres Mplili, Kevin Bouanga travaille dans le chantier depuis quelques mois. « Nous avons le souci du salaire des travailleurs, des combinaisons, des équipements de protection. Qu'on prenne soin de travailleurs. Il y a des sous-traitants qui ne gèrent pas le chef du village », a-t-il fustigé. L'archevêque du diocèse de Pointe-Noire, Mgr Abel Lilouala, de son côté, a exhorté la population à chercher, travailler et vivre dans la paix, l'amour et la justice.
Selon le directeur général de la société Luyuan des mines Congo, Goga Awoua Ngatali, les travaux avancent normalement et l'extraction commencera en fin 2025. Il s'agit, a-t-il rappelé, d'un projet très intéressant et très promoteur de 894 millions de tonnes de chlorure de potassium. « Nous sommes en train de construire une usine en commençant par les forages du puits principal qui servira d'extraction de la potasse avant de l'envoyer à l'usine. De l'autre côté, il y a le puits auxiliaire destiné au mouvement des travailleurs et du matériel. Plus loin, vers le village, il y a le puits d'aération », a-t-il expliqué, avant d'ajouter : « Nous avons fait venir de l'électricité à travers deux lignes. Il y a des fondations qui se font pour la construction de l'usine et les fondations qui se font pour traiter les produits de l'usine ».
Satisfait de l'état d'avancement des travaux, le ministre d'Etat a invité la population à la patience car la question de l'électricité sera réglée dans quelques mois. Quant à la rémunération des travailleurs, il a rappelé que les salaires sont réglementés par des textes dans le pays, le projet étant encore au début, le problème sera traité avec les partenaires chinois à l'avenir. « C'est votre projet, vous devez vous l'approprier avec tous les bienfaits qu'il va générer au-delà, des emplois. Nous ne serons pas applaudis par tout le monde. Les potasses dans notre pays ont une histoire. Nous aurons beaucoup d'assauts et d'attaque », a prévenu Pierre Oba, s'appuyant sur la grenade qui avait été découverte dans le sillage de l'usine.
C'est ainsi qu'il a exhorté les uns et les autres à redoubler de vigilance. « ...Nous serons attaqués plusieurs fois... Mais, en étant vigilants, nous devrons toujours avancer et poursuivre notre marche vers le développement. Cette campagne est déclenchée dans le sens de décourager les partenaires et saper votre moral... Ce projet nous tient beaucoup à cœur. Soyez éveillés, vigilants, les assauts, Il y en aura beaucoup, plus nous allons développer le projet, plus la hargne de notre détracteur sera plus grande », a conclu le ministre d'Etat.