Ile Maurice: Modernisation infrastructurelle apparente pour crise éducative ignorée

Depuis le 29 février, Agaléga a fait un pas vers la modernité avec l'inauguration d'une nouvelle piste d'atterrissage capable d'accueillir des avions militaires indiens, ainsi que d'une infrastructure portuaire ultramoderne. Cependant, malgré ces avancées impressionnantes, une crise éducative majeure persiste, mettant en lumière un contraste frappant entre une modernisation infrastructurelle et une insuffisance des ressources éducatives.

Les élèves de Medco Agaléga, qui se préparent à passer leurs examens de School Certificate, le mois prochain, vivent une situation de plus en plus stressante. Quatre des cinq qui devaient embarquer à bord du MV Trochetia, la semaine dernière, pour rejoindre Maurice, n'ont pas pu le faire et ils n'ont toujours pas terminé leur syllabus. À ce jour, aucune avancée n'a été réalisée les concernant et ces élèves attendent toujours une solution pour leur déplacement vers Maurice.

Depuis le début de l'année, ces jeunes ont dénoncé le manque chronique d'enseignants et de facilités adéquates. À un mois des examens, alors qu'ils sont contraints de se rendre à Maurice pour les passer, ils n'ont pas terminé leur programme d'études. Cette situation, malheureusement récurrente, survient chaque année, laissant les élèves d'Agaléga face à des défis similaires.

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Laval Soopramanien, porte-parole de l'Association des Amis d'Agaléga, dénonce cette crise découlant d'une pénurie persistante de personnel enseignant, un problème qui dure depuis plus d'un an. Les élèves de Medco Agaléga n'ont eu cours que deux fois par semaine pendant presque toute l'année, compromettant gravement leur préparation aux examens. Actuellement, le collège ne dispose que de trois enseignants alors qu'il en faudrait au moins huit pour assurer une couverture adéquate des matières à l'étude. Cette insuffisance place les élèves dans une situation particulièrement difficile à l'approche des examens.

Laval Soopramanien souligne que ces élèves n'ont même pas de manuels scolaires. Il exprime son désespoir face à une situation qui se répète, chaque année, sans que des mesures concrètes ne soient prises. Il suggère même de remplacer Medco par une institution plus performante, soulignant que les élèves sont logés dans un petit bâtiment avec seulement quatre salles de classe et des infrastructures limitées. Le manque d'investissements dans le collège est flagrant, et il estime qu'il serait préférable de donner une véritable chance à ces élèves de passer leurs examens sur place à Agaléga.

En effet, le fait de devoir se rendre à Maurice et de se retrouver dans un environnement très différent de celui auquel ils sont habitués, poursuit-il, est extrêmement pénalisant pour eux. «Le manque de ressources éducatives à Agaléga, malgré les progrès réalisés dans d'autres domaines, démontre un besoin urgent d'investissements dans l'éducation afin de garantir que tous les enfants aient accès à une formation adéquate et puissent réussir dans un environnement équitable», dit-il. «Le fait même qu'ils doivent se rendre à Maurice pour passer leurs examens dans un environnement auquel ils ne sont pas habitués est déjà pénalisant. Ils se retrouveront dans de grandes écoles entourés de centaines d'élèves, ce qui constitue une situation particulièrement stressante pour ces jeunes.»

Nous avons sollicité les explications du ministère de l'Éducation mais en vain.

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