Le procès consécutif à l'affaire de tentative de coup d'Etat en République démocratique du Congo (RDC), se poursuit. Hier, 27 août 2024, la parole était au parquet qui a requis la peine de mort contre les 50 prévenus dont trois Américains. Ils sont tous poursuivis pour « attentat », « terrorisme », « tentative d'assassinat », « association de malfaiteurs » et « meurtre ».
L'affaire, on s'en souvient, remonte au 19 mai dernier. Ce jour-là, des dizaines d'assaillants, venus d'on ne sait où, avaient attaqué le domicile du ministre sortant de l'Economie, Vital Kamerhe, devenu, par la suite, président de l'Assemblée nationale, avant d'investir les locaux du palais de la Nation qui abrite les bureaux du président Félix Tshisekedi.
La suite, on la connaît. Car, le coup ayant foiré, nombreux sont les assaillants qui ont été alpagués et qui répondent désormais des faits à eux reprochés, devant le juge. Certes, le procès est loin d'avoir connu son épilogue puisqu'après les réquisitions du parquet, suivront les plaidoiries des avocats avant que le tribunal ne rende son verdict.
Il revient à Tshisekedi de savoir manier le bâton et la carotte
Mais on voit mal comment les prévenus pourraient échapper à la peine capitale requise contre eux. Surtout au regard du contexte actuel de la RDC confrontée à une grave crise sécuritaire, et où le président Félix Tshisekedi, subitement devenu parano, accuse tout le monde de comploter contre son régime.
Sans doute voudra-t-il que ce procès serve de leçon à tous et qu'il contribue à dissuader les éventuels comploteurs. Il n'a peut-être pas tort. Car, à quoi s'attendre après un coup d'Etat manqué si ce n'est de se voir appliquer la loi dans toute sa rigueur ?
Reste seulement à espérer que ce procès en cours et les condamnations qui se profilent à l'horizon ne contribueront pas à fragiliser le front uni que les Congolais appellent de tous leurs voeux en vue de faire face à l'ennemi commun qu'est le M23 qui, en plus de semer la terreur, conquiert progressivement des localités sur le terrain. C'est dire si, dans l'intérêt supérieur du peuple congolais, il revient à Tshisekedi de savoir manier le bâton et la carotte.