En Libye, les autorités de l'est ont ordonné ce lundi l'arrêt de la production et des exportations de pétrole. Dans la foulée, les cours du pétrole ont bondi de 3 % hier, avant de se stabiliser aujourd'hui, mais le pays n'est pas un assez gros producteur pour influencer durablement le marché international.
En juillet, la Libye a produit près d'1,2 million de barils de pétrole par jour, selon l'Opep. Une ressource essentielle, puisqu'elle représente la quasi-totalité des revenus du pays.
Mais dans un État coupé en deux, la production d'or noir est soumise aux tensions politiques : 90 % des infrastructures pétrolières sont situées à l'est, dans des régions contrôlées par le maréchal Haftar. En fermant le robinet, les autorités de Benghazi menacent d'assécher les finances du gouvernement rival de l'ouest, reconnu par la communauté internationale.
Cette décision du gouvernement de l'est, non reconnu par la communauté internationale, intervient sur fond de crise politique avec le gouvernement rival de Tripoli après que celui-ci a pris le contrôle de la Banque centrale de Libye.
Des conséquences internationales marginales
Si le manque à gagner est évident pour le pays, les conséquences sur les marchés mondiaux devraient être limitées. « Au début du conflit, il y a eu des périodes avec un arrêt complet de la production. Ç'a des conséquences, mais elles devraient être marginales. Le marché international, c'est plus de 90 millions de barils jour qui sont échangés. Si demain l'Arabie Saoudite décide de pomper un million de barils en plus, on revient à l'équilibre », souligne Mohamed Julien Ndao, trader au sein de la société Okapi.
Ce mardi, l'ONU et les États-Unis appellent les acteurs politiques en Libye à une réunion « urgente » pour désamorcer la crise autour de la Banque centrale libyenne et relancer la production et les exportations de pétrole.