Trente-huit sportifs marocains vont tenter à partir de ce mercredi aux Jeux paralympiques de Paris de battre le record de onze médailles récoltées par le royaume en 2021 à Tokyo. Les bonnes performances des athlètes marocains montrent le développement du handisport dans le pays, même s'ils ne sont encore que quelques milliers.
En périphérie de la capitale économique du Maroc, dans un quartier populaire de Casablanca, Abdellah montrer une vidéo de ses derniers exploits sportifs : « Ça, c'est le 50 mètres nage libre. Vous entendez, tout le monde célèbre ma médaille d'or. »
À 15 ans, le jeune homme fait partie d'Ajyal Sidi Moumen, l'association handisport locale. « J'ai commencé la natation à l'âge de 13 ans. Je remercie ma mère, c'est elle qui était à l'origine de cette idée. Elle m'a dit "va vers ce sport, ça te fera beaucoup de bien." », explique-t-il.
Victime d'un accident plus jeune, Abdellah se déplace désormais en fauteuil roulant sur terre, mais dans l'eau, il ressent « une grande liberté : tu es comme n'importe quelle autre personne. C'est génial, tu ne ressens plus le handicap ! Celui qui nage à côté de toi, tu es exactement comme lui, il n'y a aucune différence. »
Abdellah est un champion de natation sans piscine. Il n'y en a pas dans son quartier, et il est obligé d'aller loin. Malgré les difficultés, Miloud Zitouni a cofondé l'association handisport de Sidi Moumen en 2016 : « Avant, les enfants ne faisaient rien, ne pratiquaient aucun sport. Lorsqu'on a créé cette association, on s'est rapproché d'eux. On voulait atténuer le poids du handicap. »
Le handisport se développe au Maroc, mais ne compte encore que quelques milliers de licenciés pour plus d'1 million 700 000 personnes en situation de handicap.