Les deux parties de la guerre au Soudan se sont engagés à Genève, la semaine dernière, devant le médiateur et envoyé spécial américain Tom Periello à protéger les civils, mais ces engagements, comme ceux pris auparavant à Djeddah, ne sont toujours pas respectés. Les exactions commises par les Forces de soutien rapide (FSR) se poursuivent comme si de rien n'était et les frappes aériennes de l'armée, touchent également des civils soudanais.
Depuis son occupation par les Forces de soutien rapide, en décembre dernier, l'État agricole d'al-Jazirah, réputé plus proche de l'armée et situé au centre du pays, a connu les pires des exactions contre les civils. Depuis plus de huit mois, le cauchemar des civils soudanais n'en finit pas. Des témoins oculaires ont rapporté les exactions subies ces derniers mois : meurtres, viols, mariages forcés des jeunes filles, enlèvements et pillages...
Les paramilitaires ne manquent pas d'imagination pour s'enrichir. Leur nouvelle méthode, consiste à enlever des enfants et à demander des rançons.
Dommages collatéraux des frappes de drones
Une ONG locale a signalé ces exactions dans le village d'Amerhi, une localité d'abord abandonnée face à la progression des FSR. C'est une fois de retour dans leur domicile que les habitants ont été pris pour cible. Le désarroi des villageois est total face à ces nouvelles exactions.
Par ailleurs, les civils d'al-Jazirah subissent également les dommages collatéraux des frappes de drones de l'armée soudanaise qui traquent les FSR. Ainsi, plusieurs civils dont des enfants ont été blessés ou tués dans les villages de Bila et de Hasahissa, la semaine dernière.
La population d'al-Jazirah ne pardonne toujours pas à l'armée son retrait face à l'attaque des FSR en décembre 2023, ce qui l'a laissé démunie face à la violence des paramilitaires.