Sur le mode de Staline se moquant de la puissance papale, il fut un temps où l'on aurait encore pu se moquer : «Les réseaux sociaux, c'est combien de divisions ?». Sauf que, Elon Musk, le patron «X», ex-Twitter, serait suivi par 190 millions de personnes à travers le monde. Quand De Gaulle parlait d'un «référendum de tous les jours», il ne savait pas encore qu'il allait s'agir de plateformes, de simples conversations devenues agora à dimension planétaire.
L'émoi du même Elon Musk à l'interpellation de Pavel Durov, fondateur de l'autre plateforme «Telegram» est à la mesure d'une nouvelle solidarité, qu'on va, pour l'instant, se contenter d'appeler GAFAM+. En avril 2024, le «Mark Zuckerberg russe» revendiquait 900 millions d'utilisateurs de Telegram et ambitionne «1 milliard d'utilisateurs mensuels actifs d'ici un an». Très discret, l'homme n'en affiche pas moins une fortune estimée par Forbes à 15,5 milliards de dollars.
Son cas a obligé le Président de la République française à (presque) se justifier sur «X» : «La France est plus que jamais attachée à la liberté d'expression et de communication, à l'innovation et à l'esprit d'entreprise. Elle le restera. Dans un État de droit, sur les réseaux sociaux comme dans la vie réelle, les libertés sont exercées dans un cadre établi par la loi pour protéger les citoyens et respecter leurs droits fondamentaux. C'est à la justice, en totale indépendance, qu'il revient de faire respecter la loi. L'arrestation du président de Telegram sur le territoire français a eu lieu dans le cadre d'une enquête judiciaire en cours. Ce n'est en rien une décision politique».
On aura compris que Pavel Durov n'a pas encore acquis la masse critique d'un Elon Musk que le président français Emmanuel Macron a déjà rencontré par trois fois, dont la dernière en date, juste à la veille des JO 2024.
Elon Musk, c'est combien de divisions ? OpenAI la société derrière ChatGPT, le réseau social X, le groupe automobile Tesla, l'entreprise aérospatiale SpaceX. Et une communauté planétaire largement «plus qu'Obama, davantage que Trump et Biden réunis». Quand les dirigeants de l'Italie, de l'Inde, de la Corée du Sud, de la Turquie ou d'Israël passent aux États-Unis, ils arrangent leur agenda pour rencontrer l'également propriétaire de Starlink.