Ile Maurice: Zéro hausse de salaire pour les employés du privé ce mois-ci

Au cours des derniers jours, de nombreuses entreprises privées ont déjà commencé à verser les salaires de fin de mois à leurs employés. Toutefois, bien que le ministère du Travail et celui des Finances aient déclaré que l'annonce des hausses salariales est officielle et intégrée à la loi, ces ajustements n'ont pas été effectués ce mois-ci.

Certains employés avaient été informés à l'avance par leurs employeurs, tandis que d'autres l'ont découvert en recevant leur fiche de paie. Les entreprises attendent encore la publication officielle pour procéder aux augmentations promises. Plus de trois semaines après la conférence de presse des ministres Callichurn et Padayachy, les Remuneration Orders n'ont toujours pas été gazetted, laissant les employés dans l'attente et les entreprises inquiètes face au poids financier à supporter.

Selon le ministère du Travail, la publication dans la Government Gazette n'est qu'une formalité administrative. Les entreprises ne devraient pas utiliser ce retard comme excuse pour retarder les ajustements salariaux prévus pour août. Pourtant, celles-ci estiment qu'elles n'ont pas l'obligation de mettre en oeuvre ces ajustements immédiatement et ont choisi d'attendre. En effet, de nombreux employés du secteur privé concernés par cette hausse salariale n'ont rien reçu en fin de mois.

Pour de nombreuses entreprises, ces ajustements représentent une charge financière considérable. Elles pourraient se retrouver, en septembre, à devoir non seulement verser les salaires du mois en cours, mais également les arriérés de juillet et août.

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Le ministère du Travail insiste de son côté sur le fait que toutes les entreprises doivent se conformer à la loi concernant la rémunération des employés. Un responsable du ministère a rappelé que les entreprises qui refusent de procéder aux ajustements salariaux seront considérées comme non conformes et risquent des poursuites en vertu de l'Employment Relations Act. Cependant, la publication des ordres de rémunération n'a toujours pas eu lieu, et l'on se demande pourquoi, si cela n'est qu'une simple formalité, comme le suggère le ministère du Travail.

Jeudi dernier, le ministère a rendu publiques les nouvelles grilles salariales, ce qui a pris de nombreuses entreprises au dépourvu. Dans certains secteurs et pour de nombreux postes soumis aux nouvelles rémunérations, les employés perçoivent déjà des salaires bien supérieurs à ceux désormais prévus. Beaucoup d'employés se demandent dès lors si leurs salaires seront ajustés en conséquence des annonces du ministre des Finances.

Contraintes de licencier

Business Mauritius a affirmé qu'il faudra attendre la publication des règlements pour savoir quelle direction prendre. Anil Currimjee, président de l'instance, a souligné que, bien que l'idée d'aider les entreprises soit louable, il ne serait pas judicieux de leur imposer des charges supplémentaires pour ensuite les soutenir financièrement. Selon lui, la situation devient particulièrement complexe, car le versement de paiements additionnels, surtout avec effet rétroactif, représente «de réelles difficultés pour les entreprises», en particulier pour les petites et moyennes entreprises et les secteurs possédant une main-d'oeuvre importante.

Par ailleurs, les entreprises en difficulté financière avaient été invitées à demander une assistance auprès de la Mauritius Revenue Authority. Cependant, ces facilités n'ont pas encore été débloquées, ce qui empêche ces entreprises de planifier leur budget. Cette mesure semble, pour le moment, n'être qu'une simple annonce sans réelle application.

Pour de nombreux employés, bien qu'une augmentation salariale puisse représenter un revenu supplémentaire, il existe une crainte grandissante que certaines entreprises, incapables de faire face à ces nouvelles obligations financières, soient contraintes de licencier du personnel ou d'imposer des conditions de travail plus strictes. «Cela pourrait forcer certaines entreprises à licencier des employés ou à imposer d'autres conditions de travail», souligne une employée.

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