Un citoyen suisse, travaillant sur un projet d'aide financé par les États-Unis, a été arrêté au Burkina Faso, a annoncé mardi le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) de la Suisse. Le motif de l'arrestation n'a pas encore été clarifié.
« Le DFAE est au courant de l'arrestation d'un citoyen suisse au Burkina Faso », a confirmé le département dans un communiqué. Il n'a pas été possible d'obtenir une réaction immédiate de la part de la junte militaire au pouvoir au Burkina Faso concernant cette arrestation.
L'individu en question travaillait sur un projet d'aide au Niger et au Burkina Faso en tant que chef de projet pour Winrock International, une organisation non gouvernementale basée aux États-Unis. Ce projet, financé par le gouvernement américain, se concentre sur la sécurité de l'eau et la résilience dans la région du Sahel, qui comprend le Burkina Faso et le Niger. Winrock International, dont les bureaux sont situés en Arkansas et en Virginie, n'a pas répondu aux sollicitations pour commenter l'arrestation.
Selon un fonctionnaire étranger spécialisé dans les questions du Sahel, le citoyen suisse avait d'abord été détenu au Niger, en compagnie d'un ressortissant britannique. Tous deux avaient été libérés, mais après avoir voyagé au Burkina Faso, le citoyen suisse a été de nouveau arrêté et détenu.
Cette arrestation intervient dans un contexte de tensions croissantes entre le Burkina Faso et les pays occidentaux. Situé dans la région instable du Sahel, le Burkina Faso a connu deux coups d'État militaires ces dernières années, ce qui a contribué à détériorer les relations avec les puissances occidentales. Cette détérioration s'est récemment traduite par la fermeture des ambassades du Danemark au Mali et au Burkina Faso, après que le Mali a expulsé l'ambassadeur de Suède suite à un différend diplomatique.
La junte militaire burkinabè, qui a pris le pouvoir après le coup d'État de 2022, lutte actuellement contre une insurrection jihadiste qui s'est répandue dans le Sahel depuis une douzaine d'années.
Elle est accusée de réprimer la dissidence par des enlèvements et l'enrôlement forcé de critiques, tout en incitant les citoyens à dénoncer leurs voisins jugés suspects au nom de la sécurité nationale.
Cette arrestation soulève des inquiétudes quant à la sécurité des ressortissants étrangers travaillant dans la région, alors que la situation politique et sécuritaire au Burkina Faso continue de se détériorer.