Jusqu'ici discrète et conciliante face à tous les périls et crimes dans la bande sahélienne, l'Algérie, acteur majeur et incontournable dans la région sort de son silence et tape du poing sur la table.
Une grosse friture s'annonce dans les câbles diplomatiques entre Alger- Bamako, avant la guerre des drones. Confidentiel Afrique revient sur les derniers jours de la passe d'armes entre les généraux des deux pays voisins.
Mardi 27 août 2024, dans la matinée, une nouvelle frappe d'un des démembrements de l'AES, à Ekharibane, a eu lieu, à la lisière de la frontière algérienne, moins d'un kilomètre. Aussitôt, des avions de chasse algériens se sont déployés et ont tonné dans le ciel. Ils survolent, actuellement, le long des frontières. Les drones qui ont suscité cette réaction vigoureuse, ont disparu, trés vite, rappelés, à leur base. Pourquoi ces incursions fortuites ? Le Sahel mord du fil rouge avec l'escalade tragique Tinzaouten. Monticules de charniers et butins de guerre emportés constituent la moisson de cette guerre sale entre groupes djihadistes, mercenaires de Wagner et les FAMA'S.
Bamako et Alger, la guerre des nerfs avant les drones dans le ciel
La succession du péril sécuritaire sur la frontière algéro-malienne est entrée dans un fil rouge insupportable. L'Algérie a décidé de monter au front, en haussant le ton sur le plan diplomatique. A l'occasion du 75e anniversaire de l'adoption des conventions de Genève, le représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations-unies, Amar Bendjama, a, dans son discours, prononcé, hier lundi 26 août à la tribune de l'organisation planétaire dans la capitale suisse, mis le doigt sur la plaie.
Le diplomate algérien a fait comprendre qu'il faudrait, impérativement, entreprendre des actions concrètes et hardies pour mettre un terme aux exactions insupportables des armées privées dont se servent certains États.
Le diplomate algérien a mis en garde contre toute impunité pour les auteurs des crimes dénoncés, qui menacent la sécurité et l'intégrité de la sous-région. Il a exigé également que tous ceux qui sont derrière le bombardement qui a coûté la vie à 20 civils maliens, répondent de leurs actes criminels constituant de graves violations des droits humains.