Dakar — Le programme des "Autoroutes de l'eau" vise à répondre de manière efficace à la problématique de l'eau aussi bien pour l'agriculture que pour les usages domestique, notamment dans les zones de Dakar, Thiès et Mbour, a déclaré le ministre de l'Hydraulique et de l'Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye.
"Les Autoroutes de l'eau, c'est une grande ambition pour le pays, et ce n'est qu'une approche de mutualisation aussi de toutes nos ressources et de nos compétences qui nous permettra d'aller plus vite", a-t-il dit.
Le ministre prenait part mardi à un conseil interministériel dédié à la gestion de l'hydraulique urbain et rurale, sous la présidence du Premier ministre, Ousmane Sonko.
"La mission est grande. Nous travaillons presque jour et nuit pour aller le plus vite possible pour qu'à l'horizon 2029, la première phase soit terminée", a-t-il avancé.
Il a également évoqué "le Grand transfert de l'eau (GTE)" du lac de Guiers pour "l'alimentation en eau potable du Triangle Dakar-Thiès-Mbour et de la ville de Touba et l'irrigation des zones traversées".
A l'en croire, le triangle Dakar-Thiès-Mbour, qui représente un profil de stress hydrique assez aggravé, justifie un certain nombre de projets qui vont être mis en en oeuvre dans les prochains mois dans cette zone.
"Notre ambition suivant la vision du Président de la République et les directives du Premier ministre, c'est de faire en sorte que, dans une démarche phasée très inclusive et très participative, les années à venir, l'eau soit présente partout dans le pays (....)", a t-il déclaré.
Amadou Diallo, coordonnateur de la Cellule de planification, de coordination des politiques et programmes du ministère de l'Hydraulique te de l'Assainissement, a fait une présentation sur le cadre général de l'hydraulique urbaine et rurale au Sénégal.
"Nous avons conduit une importante étude avec la Banque mondiale qui nous suggère le programme des Autoroutes de l'eau, qui vont permettre de régler la problématique de l'eau aussi bien agricole que domestique, à travers le transfert d'eau potable vers des usines de potabilisation", a-t-il expliqué.
M. Diallo signale que le projet comporte une sous-branche pour l'irrigation d'au moins 15 mille hectares de terres agricoles dans la zone des Niayes et quelques casiers sur le tracé principal de 170 km et 230 km sur les deux branches secondaires vers Touba et la zone des Niayes.
La première phase va cibler le périmètre Dakar-Thiès-Mbour, compte tenu du fait que c'est dans cette zone qu'est enregistrée la formation de plus de 50% du PIB. Cette zone concentre en outre les principales activités économiques du pays en plus de son important poids démographique.
"Dans cette zone, les besoins en eau explosent et si on ne fait pas des investissements très rapidement, on risque de connaitre des déficits de production", a justifié le ministre.
Durant les différentes rencontres organisées, le ministère de l'Agriculture a identifié un certain nombre de projets et les périmètres susceptibles d'être valorisés.
"Ce projet va permettre de mobiliser 3,8 milliards de mètres cubes par an correspondant à près de 7 mille hectares pour développer les activités agricoles", a fait valoir le coordonnateur de la cellule de planification.
Le ministre de l'Agriculture et de l'Elevage, Mabouba Diagne, a indiqué que les Autoroutes de l'eau sont à la mode, citant des pays comme le Maroc et l'Egypte. Selon lui, "ce projet est plus qu'une nécessité, c'est vital même pour le développement de notre pays".