Les Jeux paralympiques de Paris 2024 se déroulent du 28 août au 8 septembre. Parmi les premières épreuves ce jeudi 29 août, celles de tir à l'arc, avec les tirs de classement préalables aux duels qui débuteront le vendredi 30 août. Il y a trois types d'arc aux paralympiques, dont celui à poulies à 50 mètres, sur une cible plus petite que pour l'arc classique. C'est dans cette catégorie que tentera de briller Aliou Dramé. À 43 ans, le Sénégalais dispute ses premiers Jeux, dix ans après avoir découvert cette discipline, et seulement trois ans après avoir commencé la compétition. Et il croit en ses chances. Rencontre.
Atteint par la poliomyélite à l'âge de 4 ans à Dakar, où il a grandi, Aliou Dramé a découvert les para-sports grâce à une association du quartier de Ouakam. « On avait organisé une journée de loisirs pour faire sortir de chez elles les personnes en situation de handicap, au lieu de rester enfermées, raconte-t-il. Et quand j'ai regardé, je me suis dit : "Pourquoi pas ?" ».
C'est le basket fauteuil qui va permettre au jeune homme de prendre confiance en lui. Il le pratique d'ailleurs toujours au meilleur niveau en club, en France, où il a rejoint sa famille. Mais, à Lyon, il est tombé amoureux d'un autre sport : « J'ai ma famille qui habite, ici, qui en font, de l'arc, depuis plus de 40 ans. Au tout début, j'en faisais un peu, en loisirs. Mais, au fur et à mesure, je prenais du plaisir. Et c'est parti comme ça ».
« Je pense que ce ne sera pas la dernière »
Médaillé de bronze aux championnats de France avec son club, champion d'Afrique : cet ingénieur en déploiement de fibre optique est passé à mi-temps cette année pour s'entrainer tous les après-midi en vue des Jeux. Car, pour lui, ce n'est qu'un début : « Ce sont mes premiers Jeux, ça faisait partie de mes rêves. Je pense que ce ne sera pas la dernière. J'aimerais aussi aller encore plus loin. Là, j'ai goûté à Paris 2024. Et donc, ce n'est pas le moment de s'arrêter, ni de baisser les bras. Donc, je vais continuer à fond. »
Actuellement 12e mondial, Aliou Dramé veut aller au bout de son rêve, servi par un mental d'acier, selon son entraineur, Paul Renard : « Aliou est fort physiquement et mentalement. C'est un sportif de haut-niveau. Il a la hargne. Il s'entraîne tous les après-midis. Il sait ce qu'il veut. Alors, après, on n'a pas encore tous les moyens en notre possession parce que c'est difficile : pour s'entraîner, il faut avoir les structures. Nous sommes dans un club, à Lyon, dans le 9e arrondissement de la ville, et on n'a pas vraiment la structure pour s'entraîner à l'extérieur. Donc, un autre club nous prête son terrain. Mais, malgré ça, il a la force pour continuer. »
Aliou Dramé a financé toute sa préparation et son matériel sur fonds propres, avec l'aide de proches et une cagnotte. Il espère que la Fédération sénégalaise de tir à l'arc continuera de se structurer, et lui apportera une assistance matérielle pour les prochaines échéances.