Au Tchad, les autorités ont mis en place une commission de réflexion pour la création d'une ville nouvelle, à quelques dizaines de kilomètres de N'Djamena. Objectif : trouver une solution au développement anarchique de la capitale, et donc de proposer un véritable plan d'urbanisation.
Plus de 1.500.000 personnes vivent aujourd'hui à Ndjamena, fondée en 1900 sous le nom de Fort Lamy. En plus d'un siècle, la métropole s'est étendue, sans véritable plan d'urbanisme. Alors, les autorités tchadiennes rêvent d'un projet d'extension, avec une nouvelle ville, à 35 km de Ndjamena.
« Qu'on le veuille ou pas, l'avenir nous (impose) de réfléchir à une ville qui soit une annexe à la capitale, nous explique Mahamat Assileck Hallata, ministre de l'Urbanisme. Si on fait une nouvelle ville, ce sera la fierté des Tchadiens tellement la population a construit de façon anarchique. »
Pour le moment, le gouvernement ne communique pas sur le coût de ce projet. Pour l'architecte urbaniste Roger Boryata, il faut tenir compte de la situation socio-politique et économique du pays. « Je dirais qu'il s'agit d'une nouvelle agglomération ; nous sommes dans une situation socio-économique un peu critique alors, face à cela que pourrons-nous apporter à tel projet ? »
L'urgence est ailleurs selon Sosthène Mbernodji, militant des droits humains au Tchad, pour qui la priorité de la population est de trouver sa « pitance quotidienne ». « Fonder une ville nouvelle, c'est complètement une utopie », selon lui.
La commission de réflexion n'a que trois mois pour déposer son rapport.