Au Rwanda, les suites de l'affaire de l'entrepreneur accusé de fraude, de blanchiment d'argent et d'opération illégale d'un commerce de devises étrangères en ligne. Un commerce pour lequel l'accusé avait convaincu plus de 500 personnes d'investir de grosses sommes d'argent pour un total de près de 10 millions de dollars. Ce mercredi 28 août, un tribunal de Kigali a rejeté sa demande de libération conditionnelle.
Selon le tribunal de première instance, l'entrepreneur Davis Manzi ne réunit pas les critères pour obtenir une libération conditionnelle, et les charges contre lui sont assez importantes pour le garder en détention provisoire dans l'attente de son procès.
Au total, près d'une centaine d'investisseurs se sont portés partie civile contre lui. L'un d'entre eux a accepté de témoigner sous couvert d'anonymat. « C'est un ami qui m'en a parlé, dit-il. Puis, ils m'ont expliqué comment ça marchait et j'ai décidé d'investir en 2022. »
J'ai investi 10 000 dollars, je devais recevoir le double après six mois, donc 20 000. Mais après six mois, ils m'ont conseillé de réinvestir, de signer un nouveau contrat, et je l'ai fait.
Dans la salle d'audience, une quinzaine de victimes présumées, mais aussi quelques investisseurs qui ont, eux, reçu leurs dividendes à temps, venus pour soutenir Davis Manzi.
L'avocat de l'accusé plaidait pour une libération conditionnelle, pour permettre à son client de travailler au paiement de ses dettes. Un remboursement que les parties civiles espèrent obtenir à la fin du procès.
Je suis bloqué, j'avais beaucoup de projets ! Ce dont j'ai besoin, c'est de mon paiement, même si ça ne va pas jusqu'aux profits que je devais toucher. J'ai juste besoin de mon investissement initial et c'est tout.
En début d'année, l'Autorité des marchés financiers rwandais avait publié de nouvelles régulations du commerce de devises étrangères, destinés à assurer sa transparence et la protection des investisseurs.