Dakar — Des députés sénégalais se sont engagés mercredi à porter le plaidoyer en vue de renforcer la communication et la mobilisation de ressources en faveur de la lutte contre le paludisme et les maladies tropicales négligées (MTN) au Sénégal, a appris l'APS de la commission santé de l'Assemblée nationale.
Pour ce faire, les parlementaires ont lancé un appel à l'action aux décideurs, afin que des allocations budgétaires soient dédiées à la lutte contre ces pathologies. Celles-ci sont en effet considérées comme un défi pour le Sénégal, malgré les efforts considérables accomplis dans ce cadre.
"L'ensemble des parlementaires présents à cette session, ont lancé un appel à l'action à l'endroit du gouvernement, du secteur privé national et des collectivités territoriales pour ériger le paludisme et les maladies tropicales négligées en priorité politique [...]", a déclaré la députée Mame Guèye Diop, présidente de la commission santé de l'Assemblée nationale.
Le but poursuivi est de "faciliter la mobilisation des ressources domestiques nécessaires à leur élimination", a-t-elle précisé lors d'une session d'orientation et d'engagement des parlementaires sur le paludisme et les MTN, dans les locaux de l'institution parlementaire, à Dakar.
D'après la présidente de la commission santé, population, affaires sociales et solidarité nationale, une vingtaine de députés s'engagent ainsi à porter le plaidoyer pour renforcer la communication et la mobilisation de ressources en faveur de la lutte contre le paludisme et les (MTN) au Sénégal.
Cette volonté découle du fait que "tous les observateurs sur le plan international sont convaincus que le Sénégal peut gagner cette bataille [...]".
Mais un tel objectif ne peut être atteint que si les députés s'engagent à "nous accompagner en augmentant les ressources allouées au paludisme, en portant le plaidoyer au niveau de la communauté pour adopter les mesures qui permettent d'éviter le paludisme", estime le docteur Doudou Sène, coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP).
Le docteur Sène se dit convaincu que l'engagement des députés sera d'un "très grand apport" pour l'atteinte de cet objectif.
"A l'instar des pays de la Cédéao qui, en mars dernier, ont fait une grande réunion en mettant en place le Réseau des parlementaires pour l'élimination du paludisme, nous pensons que c'est l'occasion de mettre en place ce réseau qui nous permettra de pouvoir accompagner le ministère de la Santé à atteindre son objectif dans les meilleurs délais possibles", a-t-il exhorté.
Il a rappelé que "80%" du financement destiné à lutter contre ces maladies "viennent de l'extérieur". Et s'il reconnaît que l'Etat fait des efforts, il n'en pense moins qu"'il est important que la majeure partie de nos financements viennent de nos Etats".
Le docteur Ndeye Mbacké Kane, coordonnatrice du Programme national de lutte contre les maladies tropicales négligées, considère que ces types de maladies "sont source d'exclusion sociale et de handicap". Selon elle, "elles ont un impact dévastateur sur la vie des populations", alors même qu'elles "peuvent être contrôlées et éliminées".
Mme Kane juge qu"'il est donc crucial de renforcer le plaidoyer en faveur de l'élimination des MTN en vue d'atteindre les objectifs de développement durable".
Le Sénégal s'est engagé à lutter efficacement contre les MTN en se fixant comme objectif à l'horizon 2030, le contrôle, l'élimination ou l'éradication de ces maladies conformément à la nouvelle feuille de route de l'OMS 2021-2030 sur les MTN.
Cette ambition concerne également l'élimination du paludisme.