Le ministère de l'Éducation nationale a récemment lancé une initiative visant à scolariser gratuitement les enfants issus de familles démunies dans les établissements scolaires publics. En réponse à cette directive, des parents en situation de vulnérabilité se présentent désormais auprès de leurs fokontany pour inscrire leurs enfants sur la liste des bénéficiaires.
Jaoson Ranaivoarivony, président du fokontany d'Ankasina, témoigne :
« Nous avons reçu quatorze enfants du niveau primaire et cinq du niveau secondaire. Parmi eux, certains ont réussi l'examen du CEPE 6e, mais leurs parents n'ont pas les moyens de les inscrire dans un collège d'enseignement général. »
Cependant, l'afflux reste modéré pour le moment. Un directeur d'école explique : « La plupart des élèves ont déjà terminé leurs inscriptions, il est donc normal qu'il n'y ait pas beaucoup de monde. » En effet, on ne compte pas plus d'une vingtaine d'inscriptions par fokontany.
La mise en oeuvre de cette mesure semble varier selon les localités. Certains fokontany attendent encore des instructions précises avant de débuter le processus. « Nous attendons les directives de nos supérieurs pour commencer », indiquent quelques chefs fokontany. Face à cette situation, certains parents ont pris l'initiative de s'adresser directement aux écoles.
Vero, vendeuse de pistaches à Ankazomanga, témoigne de sa démarche: « Je suis venue ici pour demander une faveur au directeur d'école. Je n'ai pas les moyens de payer les contributions parentales de 60 000 ariary. »
Malgré les efforts du ministère, des défis persistent. Certains établissements auraient refusé des élèves, invoquant un manque de places disponibles. Pourtant, le ministère de l'Éducation nationale a clairement instruit les établissements scolaires publics d'accueillir sans condition tous les enfants exclus du système éducatif. Cette initiative s'inscrit dans une volonté plus large de démocratiser l'accès à l'éducation et de lutter contre l'exclusion scolaire des enfants issus de milieux défavorisés.