Afrique: Chine - Chengdu accueille un forum sur les médias

Des journalistes de plusieurs pays, leurs collègues ainsi que des officiels chinois sont réunis dans la province de Sichuan pour échanger sur le rôle et la place des médias dans un monde en proie à l'instabilité et confronté en même temps au défi du développement.

La ville de Chengdu, chef-lieu de la province de Sichuan, est l'hôte d'un forum sur la coopération des médias en lien avec l'initiative " La ceinture et la route " à laquelle les plus hautes autorités du pays tiennent beaucoup. Au total, quelque 250 délégués, plus de 170 organes de presse de 75 pays dont le Congo, représenté par l'Agence congolaise d'information (ACI) et l'Agence d'information d'Afrique centrale (Adiac- Les Dépêches de Brazzaville), y prennent part.

Organisées à l'initiative du journal Le Quotidien du Peuple, les assises ouvertes le 28 août dans l'imposant centre de congrès international de Tianfu ont mis en évidence la nécessité pour les médias de conclure des partenariats afin de promouvoir les échanges d'expériences dans la pratique du métier. Dans cette perspective, la coproduction des reportages sur les grands sujets d'actualité a été évoquée. C'est la raison pour laquelle le rendez-vous de Chengdu a porté sur le thème « Approfondir la coopération médiatique pour la co-construction du développement ».

Les exposés ont été axés sur les sous-thèmes : médias et perspectives, l'histoire de la ceinture et la route, les défis de la prochaine décennie. Pour plusieurs intervenants, dans la mesure où elle établit les ponts entre les continents et les pays, à travers la concrétisation des projets touchant entre autres secteurs l'économie, les investissements, les finances, les infrastructures de base (routes, ponts, ports, aéroports, chemins de fer), la santé, la culture, les arts, l'initiative la ceinture et la route mérite d'être soutenue. Non seulement par les décideurs publics mais aussi par les médias au regard du rôle qu'ils jouent dans la diffusion d'une information de qualité et la formation des opinions.

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Des appels au multilatéralisme se sont multipliés au fil des déclarations des délégués réclamant que dans les enceintes internationales tous les pays et tous les peuples aient droit à la parole mais que surtout leurs points de vue sur les questions communes soient pris en compte. Tous, sinon la plupart citant en exemple le modèle de coopération de la Chine, à savoir la priorité accordée au dialogue pour trouver des solutions aux différends qui peuvent opposer les nations quelle qu'en soit la nature. Tout ce qui converge en quelque sorte vers l'opinion dite des pays du Sud à l'égard de la gouvernance mondiale actuelle considérée comme déséquilibrée.

Pas moins d'une vingtaine de membres des instances du Parti communiste et du gouvernement, mais aussi de hauts fonctionnaires et patrons des principales entreprises chinoises cotées à l'international étaient présents, témoignage de cette convergence de vues dans la direction du pays. En même temps aussi du poids du média concerné, Le Quotidien du Peuple, dans le dispositif de communication de l'empire du milieu. Li Shulei, à qui a échu l'honneur de présider l'ouverture du forum est membre du bureau politique, membre du secrétariat et chef du département de la communication du parti. Dans son mot de circonstance, il a ciblé les méfaits de l'unilatéralisme et du protectionnisme, qui sont à ses yeux des freins au développement de l'économie mondiale.

Quand elle a pris la parole à son tour, Sun Haiyan, vice-ministre en charge du département des relations extérieures du parti, a battu en brèche le discours "pessimiste " entendu sur le déclin supposé de l'économie chinoise : « Depuis 2021, nous réalisons un peu plus de 5% de croissance par an, après avoir passé des décennies avec une croissance à deux chiffres. Bien sûr, la situation a changé et nous nous y adaptons, mais si l'on compare les 5% de la Chine à 0,68% en zone européenne, et 1,6% au Japon, il est incompréhensible de marteler chaque fois sur le déclin de l'économie chinoise », s'est-elle défendue.

Les chefs d'entreprise chinois ont, quant à eux, présenté les opportunités qu'offre leur expertise dans les domaines du numérique et de l'intelligence artificielle, du nucléaire civil, de la construction des grandes infrastructures et la production des équipements de pointe, une "valeur ajoutée" à l'initiative la ceinture et la route, ont-ils soutenu. Ils pensent aussi que même si la Chine est à l'origine de cet ambitieux programme, les autres pays en tirent profit et devraient se l'approprier d'autant plus qu'il répond aux exigences de notre temps.

Par-delà les différentes analyses dont certaines ont fait allusion au dynamisme du groupe des Brics comme une nouvelle alternative du développement, d'autres s'attaquant au régime des sanctions imposées à des pays tiers, l'on retient que tous ceux qui ont pris la parole sont convaincus d'une chose : les médias sont indispensables à la construction de la confiance, de la paix et de la stabilité. Ils sont une chance pour la consolidation du vivre ensemble à l'échelle des nations. À condition de jouer le rôle qui leur revient en premier, qui est de distinguer la vraie information de la fausse et de ne pas déformer les faits.

Dans un monde où les moyens de diffusion de cette denrée sensible qu'est l'information sont en constante évolution, où l'intelligence artificielle a sa place et les réseaux sociaux la leur, les professionnels des médias sont appelés à plus de responsabilité. Pour les organisateurs du forum de Chengdu, la coopération qu'ils appellent de leurs voeux entre les médias représente le challenge de la prochaine décennie au moment où l'initiative la ceinture et la route, lancée par le président chinois, Xi Jinping, en 2013 entre dans sa onzième année de réalisation.

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