C'est une véritable patate chaude que le Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye a mis entre les mains des députés de la majorité avec la modification envisagée de la constitution portant sur la suppression du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) et du Conseil économique social et environnemental (CESE).
Convoqués en session extraordinaire ce jeudi 29 août, les collègues de Abdou Mbow doivent examiner le projet de loi portant modification de notre charte fondamentale afin de faire disparaitre les deux institutions susmentionnées.
Afin d'arrondir les angles, le groupe parlementaire Benno Bokk Yaakar avait réuni ses députés mardi pour mieux préparer le «parricide» auquel, le Président Faye les convie. Une rencontre qui n'a pas été facile pour certains. «C'était vraiment une séance assez difficile parce qu'ils ont demandé à chacun de dire ce qu'il pense. J'étais la troisième personne à intervenir.
J'ai été claire : qu'on vote ce texte ou pas, le président Diomaye (Faye) et Ousmane Sonko vont dissoudre l'Assemblée nationale. Ils veulent du gatsa gatsa, alors qu'on livre la bataille», confie a Sud Quotidien, une députée de l'APR. Et d'ajouter, «leur prétexte de rationalisation des dépenses est fallacieux. Pour cause, c'est Ousmane Sonko qui avait clairement dit qu'il va supprimer sa caisse noire, parce que c'est contraire à l'Islam. Alors qu'il le fasse maintenant qu'il est au pouvoir. Non seulement, il ne le fait pas, pire, il n'en parle même plus ».
Un autre député estime qu'il ne faut pas agir dans l'émotion. «C'est un piège qu'ils nous ont tendu. Si on refuse de voter, ils vont essayer de retourner l'opinion contre nous en lui disant que nous ne sommes mus que pour des intérêts personnels », tranche-t-il. Une hypothèse que réfute sa collègue. «Nous ne sommes pas nés par être des députés.
Personnellement quel que soit le projet que Diomaye Faye va présenter a l'Assemblée nationale, je voterai contre. Soit, on fait de la politique. Soit, on ne le fait. Sonko ne nous a jamais rien pardonné. Par conséquent, nous devons créer un contre-pouvoir avec notre majorité». D'autres sources ont aussi confié que c'est toujours l'ancien Chef de l'État, Macky Sall qui continue de tirer les ficelles. «J'ai aussi eu l'impression que c'était un test de fidélité et de loyauté. Macky Sall veut savoir sur qui le parti peut compter», confie notre interlocuteur.