Au Gabon, la campagne pour le référendum constitutionnel prévu en novembre ou décembre a débuté avant même la publication du projet de Constitution.
A quelques semaines du référendum constitutionnel au Gabon, prévu en novembre ou décembre 2024, mais dont la date n'est pas encore confirmée, les Gabonais sont censés voter sur un texte qui n'existe pas. En effet, la nouvelle Constitution, voulue par le chef de la junte, le général Brice Oligui Nguema, n'a pas encore été publiée et la campagne électorale, qui a démarré, voit les camps du Oui et du Non s'affronter sur un projet dont personne ne sait rien.
A Libreville, Axel Jesson Ayenoue, délégué spécial de la mairie du 4e arrondissement, admet ainsi que ce vote est prématuré. Selon lui, "il nous faut un référendum et il nous faut une nouvelle Constitution. C'est vrai, la Constitution, nous attendons de la lire. Nous attendons ce qui y sera mentionné. C'est mon avis personnel : je trouve prématuré de dire oui au référendum".
La campagne investit les rues de Libreville
En dépit de l'absence de texte le général Brice Oligui Nguema a, à plusieurs reprises, prôné de voter Oui à un texte qui n'existe pas encore, mais dont l'opposition soupçonne qu'il sera un moyen de consolider un pouvoir autoritaire.
Depuis quelques jours, dans les rues de la capitale Libreville, la campagne électorale est néanmoins visible. Les panneaux publicitaires incitant à voter Oui au référendum sont installés dans les rues.
De nombreux acteurs politiques soutiennent ainsi le Oui. C'est le cas par exemple du délégué spécial de la mairie du 5e arrondissement, qui "profite de cette occasion pour inviter les Gabonais à voter massivement Oui pour ce référendum. Ce référendum nous est proposé par Brice Clotaire Oligui Nguema. On n'a qu'un seul choix, c'est de soutenir ce monsieur, parce qu'il a une vision pour le Gabon".
Oui, mais non...
Pour Aimé Christ Boda, président de l'Union pour le développement, voter Oui est aussi un devoir. Il estime que "si les Gabonais ne se prononcent pas pour le Oui, ce serait porter préjudice au Gabon".
En face de ces soutiens du régime militaire, la plateforme "Référendum : je vote Non" a été créée. Celle-ci incarne la mobilisation face à un projet constitutionnel que ses membres jugent antidémocratique, .
A sa tête, on trouve certains des opposants les plus féroces à l'ancien pouvoir Bongo-PDG : Daniel Mengara, ou encore Victor Mouang Mbading. Pour eux, rien n'a changé, le Gabon est dans un nouveau système Bongo-PDG-CTRI : les noms de l'ancien président, de l'ancien parti au pouvoir et de la junte désormais au pouvoir.