Nairobi a annoncé le 22 août 2024 son intention de construire sa première centrale d'ici 2034. Un projet d'une capacité de 1000 MW qui devrait être implanté sur la côte est du pays. Un réacteur de recherche devrait être mis en service au début des années 2030. Alors que le projet n'en est qu'à la phase préparatoire, il est déjà source de contestation.
Les autorités kényanes défendent un projet de centrale nucléaire qui, selon elles, présentent plusieurs avantages : accroitre la capacité énergétique du Kenya pour répondre à une demande croissante, réduire les émissions de CO2 et créer de nouvelles opportunités d'emploi.
Mais la perspective de construire une centrale au bord de l'océan Indien suscite de nombreuses critiques. Les populations locales s'inquiètent pour la protection de la biodiversité sous-marine et de potentielles répercussions négatives sur le tourisme ou la pêche.
Des appels à continuer dans le renouvelable
L'Alliance anti-nucléaire kényane dénonce « une solution non-viable pour le Kenya », citant notamment les risques de catastrophes et la question du traitement des déchets nucléaires. Elle appelle le gouvernement à se tourner vers des sources qu'elle juge plus propres et plus sûres : la géothermie, le solaire, l'éolien ou encore l'hydraulique. Le Kenya générant déjà près de 90% de son électricité de sources renouvelables.
Si Nairobi ambitionne de commencer la construction de son projet de centrale dès 2027, il n'est qu'en phase préparatoire, qui doit notamment acter son financement. Le coût est estimé à 500 milliards de shillings kényans, soit plus de 3 milliards d'euros.
Le problème, c'est que c'est un projet très lourd. Construire une centrale nucléaire, tout d'abord, c'est cher. Je pense que chaque pays africain qui voudrait en construire serait amener à lourdement s'endetter. Ce qui mobiliserait une part importante des ressources économiques du pays. Par ailleurs, construire une centrale prend beaucoup de temps. On parle souvent d'ordre de grandeur de dix ans, et encore, c'est une estimation optimiste.