Pas de répit pour Jabirou Idé Oumarou. À 24 ans, le natif de Niamey n'arrête en effet pas : seul athlète et porte-drapeau de la délégation nigérienne la veille sur les Champs-Élysées pour la cérémonie d'ouverture des Jeux paralympiques, il était déjà à pied d'oeuvre ce 29 août 2024 au Grand Palais pour son entrée chez les moins de 58 kilos, en para-taekwondo. S'il s'est incliné 30 à 13 en 8e de finale dans un combat très riche en points face à l'Espagnol Joel Martin Villalobos, le Nigérien ne baisse pas la tête. Bien au contraire.
« Je savais qu'un combat c'était comme ça : soit on gagne soit on perd », philosophe Jabirou Idé Oumarou, et tout sourire, après un combat tout feu, tout flamme.
Le porte-drapeau de la délégation nigérienne aux Jeux paralympiques de Paris 2024, qui pratique depuis moins de 4 ans, promet de revenir : « J'ai accepté ma défaite. C'était ma première participation aux Jeux, il y avait beaucoup de stress. Et beaucoup de fatigue, car je me suis couché tard après la cérémonie d'ouverture, qui était incroyable ! Et je me suis levé tôt pour combattre. C'était formidable. Il y avait beaucoup de Nigériens qui m'ont soutenu dans la salle, du fond du coeur. Vraiment, je suis content de cela, car je représentais à moi seul toute une nation. C'est génial pour moi. »
« J'ai commencé le taekwondo, il y a seulement quatre ans »
Il raconte : « J'ai commencé le taekwondo, il y a seulement quatre ans, à Niamey, grâce à maître Amadou Tidjani Ali dit Maitre Cho. Si tu dis "Maître Cho" au Niger, tout le monde le connaît ! C'est un grand-père pour moi. Le Niger, vraiment, nous sommes passionnés de taekwondo. Moi, quand j'avais 7-8 ans, j'ai eu un accident, j'étais petit. Un camion a roulé sur mon bras. Maintenant, j'accepte, j'ai perdu, je dois retourner travailler et corriger ce que j'ai manqué. »
Corrigé les erreurs avec professeur Abdourahamane Issaka, entraîneur national de l'équipe nigérienne de para-taekwondo. « Vous savez, les Jeux olympiques ou paralympiques, ce sont les meilleurs qui viennent. Mon athlète en fait partie aussi. On va retourner à la maison. Travailler, travailler, travailler encore ! Pour revenir au top », lance le technicien.
« En 2028, on reviendra plus fort »
Au top, grâce, notamment, à des stages au Brésil, dans la ville de Curitiba. « J'étais avec lui dans un centre de perfectionnement au Brésil, le centre Rodrigo Ferlan, détaille Abdourahamane Issaka. Il s'entraînait toujours dans de bonnes conditions. C'est bien normal ! Les autorités nigériennes et la fédération nationale de taekwondo ne nous ont jamais lâchés. Nous allons retourner le 16 septembre en stage au Brésil pour s'entraîner là-bas. Et en 2028, on reviendra plus fort. Jabirou ne pratique que depuis quatre ans, d'autres athlètes ont 10, 15, 20 ans de taekwondo derrière eux. Ça va aller, il est encore jeune. Par rapport aux entraînements, je suis rigoureux, très dur avec lui. Mais après, en dehors, c'est mon ami ! C'est comme ça. C'est quelqu'un d'ouvert, de sociable. Il est bon. Et on va revenir ».
Abdourahamane Issaka, un ami qui veut du bien à Jabirou Idé Oumarou : deux hommes que l'on retrouvera dans quatre ans, à Los Angeles.