Solonarivo Tsiazonaly, un des leaders de l'opposition au projet Base Toliara, a été arrêté par les Forces de l'ordre hier matin à Ankilifaly, en plein centre-ville de Toliara. « La manifestation qu'a voulu organiser cet individu n'a pas été autorisée par la préfecture », explique le préfet de Toliara, Aubin Thierry. Une cinquantaine d'individus issus des communes rurales de Toliara II, directement concernées par le projet d'extraction d'ilménite de Ranobe, avaient prévu de tenir un meeting dans le quartier de Betania hier matin.
Selon les explications, le meeting avait pour objet d'«élever la voix contre l'éventuelle reprise de Base Toliara qui vient d'être rachetée par une compagnie américaine ». Les manifestants ont été accompagnés par d'autres personnes, des représentants d'agriculteurs de Morombe, venus se plaindre du blocage de leurs activités en raison de l'ensablement du Bas Mangoky depuis le mois de janvier. Le point de rendez-vous à Ankilifaly avant de rejoindre Betania a été saisi par les Forces de l'ordre pour éparpiller les manifestants et arrêter le leader Solonarivo Tsiazonaly.
Des défenseurs des droits de l'homme, des fervents partisans de l'ONG Craad-OI à laquelle appartient le leader arrêté, ainsi que le parti politique Otrikafo, opposant au projet Base Toliara, ont demandé la libération du personnage arrêté. Jusqu'à hier soir, ce dernier n'avait pas encore été relâché.
Une manifestation du genre avait été organisée le 20 mars dernier. Cinq camions ont transporté des manifestants depuis les communes rurales pour rejoindre la commune d'Ankilimalinike afin de tenir également un meeting. Les manifestants, à cette période, avaient demandé à la fois la non-reprise du projet Base Toliara et avaient revendiqué des indemnisations financières par rapport à la distribution dite « biaisée » de parcelles de terrain au Bas Mangoky.