Sénégal: Amadou Maleine Niang tire la sonnette d'alarme sur la pollution et le débordement du fleuve Falémé - «Un scandale environnemental et une urgence écologique et sociale»

Amadou Maleine Niang, Directeur exécutif de l'International Budget Partnership (IBP), a exprimé sa profonde inquiétude concernant la situation alarmante de la Falémé. Dans une récente déclaration, il a dénoncé la gestion parcellaire de cette crise, soulignant que les récentes inondations ne représentent qu'une petite partie d'un problème bien plus vaste, à la fois environnemental, économique, et humanitaire.

Pour le Directeur exécutif de l'ONG International Budget Partnership (IBP), Amadou Maleine Niang, la Falémé est un scandale environnemental en devenir. «Je ne peux pas, en tant qu'acteur engagé dans la Falémé, auprès des communautés de la Falémé et alertant sur la Falémé depuis des années, accepter de parler de la Falémé de manière parcellaire», a déclaré Amadou Maleine Niang. Selon lui, les discussions actuelles sur le fleuve Falémé se concentrent sur les inondations récentes et le décret interdisant les activités minières à 500 mètres des berges ; mais ces sujets ne couvrent pas la profondeur des problèmes auxquels sont confrontées les communautés locales.

Pour M. Niang, «la Falémé est un scandale sur le plan environnemental et une urgence sur le plan écologique». Les impacts du fleuve vont bien au-delà des inondations. Ils mettent en lumière les graves conséquences de l'orpaillage alluvionnaire, qui a pollué les eaux du fleuve avec des métaux lourds, détruisant ainsi les moyens de subsistance des maraîchers, pêcheurs et éleveurs locaux. «Qu'est-ce que c'est d'autre, si ce n'est une urgence écologique, qui détruit le mode de vie des citoyens et a des conséquences dramatiques sur la vie des habitants ?», s'interroge-t-il.

Outre les impacts environnementaux, Amadou Maleine Niang a souligné que la crise de la Falémé a également créé un climat de méfiance et d'insécurité parmi les populations locales. Cette situation pourrait s'aggraver, si des mesures concrètes ne sont pas prises rapidement. «Nous appelons à l'engagement des autorités et des Sénégalais pour que cette question soit priorisée, pour qu'elle soit érigée en priorité nationale», a-t-il ajouté, insistant sur la nécessité de mettre en place «un plan d'urgence concerté, courageux et accepté par les communautés».

Le Directeur exécutif de l'IBP a également mis en avant l'importance de la collaboration entre l'État, les partenaires techniques et financiers, la société civile et les médias, pour aborder les problèmes de la Falémé de manière globale. Il appelle à «une restructuration des berges du fleuve, à l'interdiction des activités destructrices comme l'orpaillage et à la réhabilitation des aires de production détruites».

M. Niang conclut son intervention en rappelant que le temps presse : «Il faut prendre en charge sérieusement la question de la Falémé, et sans délai. Parce que quelque chose qui détruit le mode de vie des populations et renforce leur vulnérabilité doit faire l'objet de mesures prioritaires».

Le plaidoyer d'Amadou Maleine Niang est clair : «La situation du fleuve Falémé doit être considérée comme une priorité nationale». Le manque d'action rapide pourrait non seulement condamner les communautés locales, mais aussi causer des dommages irréparables à un des principaux cours d'eau du Sénégal, avec des conséquences à long terme pour tout le pays. «Le message est fort, et l'urgence est réelle», lance ce dernier.

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