Après la recrudescence des accidents de la route ces derniers jours, au Sénégal, la relance du trafic ferroviaire est remise sur la table. Considéré comme l'un des moyens de transport les plus sûrs et les plus sécurisés, le train, un mécanique de transport de masse, peut participer à la réduction du nombre d'accidents de la circulation. Cependant, il sera important de mettre en place le transport multimodal pour faciliter la mobilisation et la sécurité des personnes et des biens à l'intérieur et hors du pays.
Même si le transport ferroviaire n'est pas bien développé dans le pays, les acteurs du transport s'accordent à dire qu'il reste le meilleur moyen alternatif pour parer aux nombreux accidents dans le pays. A cet effet, depuis plusieurs années, des appels se multiplient à l'endroit des autorités étatiques pour la mise en circulation de ces moyens de locomotion. Si à Thiès, le maire de ladite commune, Babacar Diop avait remis cette sollicitation sur la table devant l'ancien chef d'Etat, Macky Sall, la réponse de ce dernier semblait rassurante, même si dans la pratique, l'attente est encore longue.
« Dans un rapport produit récemment par les services compétents, nous avons noté que les routes tuent plus de 700 personnes par an. C'est pourquoi, conscient du rôle que joue le trafic ferroviaire, le ministère de tutelle à travers la direction susmentionnée est déjà à pied-d 'oeuvre pour remettre le train sur les rails » avait avancé M. Sall dans la presse. Et d'ajouter : « à cet effet, un document technique intitulé stratégie de reprise du trafic ferroviaire » a été élaboré.
De l'autre côté, l'ancien directeur général du Petit train de la banlieue (PTB), Omar Sylla en 2018 avait aussi soutenu: « nous sommes à l'ère du ferroviaire et tous les experts en sont arrivés à cette conclusion que l'alternative pour les nombreux accidents, les embouteillages et les problèmes de transport, c'est le ferroviaire». Des déclarations qui viennent confirmer la vision de plusieurs acteurs qui continuent de porter le plaidoyer pour la mise en circulation du train à grand échelle.
Face à la forte demande de voir circuler le train, les nouvelles autorités s'activent pour les réglages, les routes étant tracées, les travaux sont en phase de finition. Un moyen de transport en plus de desservir la région de Thiès, se poursuivra jusqu'à Tambacounda pour atteindre le Mali. Au niveau de la Société nationale des Chemins de fer du Sénégal, son directeur général Malick Ndoye, annonçait sauf cas de force majeure pour cette année 2024, la finition du chantier de la liaison ferroviaire jusqu'à Tambacounda et la mise en circulation du train jusqu'à Thiès pour cette année et c'était dans ce cadre que l'Etat avait lancé les travaux de réhabilitation de la voie Sébikhotane-Thiès.
Le transport ferroviaire assure
L'Etat du Sénégal a opté pour la modernisation des voies ferroviaires et leurs moyens de transports. Si dans cette optique, l'ancien gouvernement a démarré avec le Train express régional (Ter) pour le tronçon Dakar- Diamniadio, les autres trains conventionnels vont très bientôt suivent ou les sont déjà, même si certaines circulations sont notées lors des grands événements comme le Magal et le Gamou de Tivaouane.
Aujourd'hui, l'utilité du Train express régional (Ter) n'est plus à démontrer. Il a définitivement transformé la manière dont les Sénégalais se déplacent, avec une liaison Dakar-Diamniadio qui prend désormais moins de 45 minutes. La rapidité et l'efficacité de ce système de transport ont conquis le cœur de nombreux habitants. Le TER transporte jusqu'à 115 000 personnes par jour, selon l'Etat du Sénégal et dessert 13 gares. Le TER est bien plus qu'un moyen de transport, il est devenu un symbole de progrès et d'efficacité pour le pays. En plus de lutter contre les embouteillages, il reste un moyen sûr et une meilleure alternative pour les accidents.
La sécurisation de la circulation des Ter rend difficiles les accidents. Aujourd'hui, depuis la mise en circulation de ce moyen de transport, il y a deux ans, un seul décès a été dénombré contrairement à l'autoroute à péage qui garde les mêmes modernités dans la conception, le bon état des routes, la surveillance et le contrôle, et pourtant des décès y sont très souvent notés ainsi que des accidents. La voie est toute tracée avec le Ter et le nouveau gouvernement est attendu dans la mise en circulation des trains à grande échelle qui vont desservir les grandes villes.
Les gros porteurs indexés dans les accidents
Le Corridor Dakar-Bamako est une zone accidentogène. De nombreux cas y sont notés avec les camions gros porteurs qui l'utilisent. La mise en circulation de la voie ferroviaire pourrait être une bonne alternative non seulement pour soulager la souffrance des transporteurs mais aussi sécuriser les biens transportés. A en croire, Malick Ndoye, l'ancien Directeur général des Chemins de fer du Sénégal, le corridor Dakar-Bamako, dans sa forme actuelle marquée par le recours aux camions est de nature à accentuer la dégradation des routes et favoriser la recrudescence des accidents de la circulation.
Pour lutter contre ces accidents, il reste convaincu que seule la voie ferroviaire peut résoudre le problème. «Un train moyen est l'équivalent de 50 camions. Et avant le début du déclin des Chemins de fer, il était enregistré quotidiennement un train de 35 wagons, soit 1000 à 1100 tonnes de marchandises, à destination de Bamako, et la moyenne mensuelle atteignait même parfois 1, 5 train par jour.
C'est ainsi que la relance du fret ferroviaire va participer à la préservation des routes à travers la réduction de la circulation d'au moins 30 000 camions, sans compter la grande possibilité de réduire les accidents de la circulation » déclarait-il dans la presse. Et d'ajouter : « par rapport au trafic voyageurs, le processus est en cours, et les circulations d'essai lors des évènements religieux ont permis de marquer le coup et montrer que la reprise est en train d'être effective».